"Je veux être le ministre des entreprises, je revendique une attitude pro-entreprises. Sans les entreprises, et les entrepreneurs, pas de création de richesse, pas d'emlois, pas de croissance" déclare ce matin Pierre Moscovici chez nos confrères des Echos (accès libre). Il était temps ! La tension extrème qui oppose depuis quelques semaines les mouvements patronaux, les fonds d'investissement, et les représentants des Pigeons, pouvait laisser penser que le dialogue était définitivement impossible.
Pour autant, le geste de Pierre Moscovici, s'il est symbolique, reste limité. A la question de savoir s'il était disposé à retirer le projet de soumission des plus-values de cessions de parts d'entreprises au barème de l'impôt sur le revenu (ce qui peut atteindre plus de 60 % rapidement) Moscovici répond : "Cela n'a pas de sens de vouloir engager un bras de fer". "A un moment, il faut savoir atterrir, mettre fin à une nouvelle querelle, trouver des compromis intelligents", précisant plus loin "il n'est pas question de revenir sur l'alignement de la fiscalité du capital sur celle du travail". C'est dit. Et de dérouler ensuite la série de mécanismes -complexes- d'abattements, de cas particuliers, d'aménagements transitoires, déjà détaillés ces derniers jours ici (Taxation des plus-values : l'usine à gaz prend forme).
Par ailleurs, le ministre de l'Economie et des Finances rappelle que l'objectif de 3% de déficit pour 2013 "est impératif et doit être tenu", et insiste sur l'effort considérable réalisé par son gouvernement pour passer ces déficits de 5% à 3% en un an. Espérant un rebond l'an prochain, Pierre Moscovici maintient l'objectif de 0,8 % de croissance l'an prochain.
Désormais, Pierre Moscovici attend le rapport Gallois sur la compétitivité, qui lui sera remis le 5 novembre, pour annoncer de nouvelles mesures structurelles de "compétitivité".