"L"obstination des gouvernements à réduire le déficit débouche sur une spirale de rigueur et de récession" affirme l'Observatoire français des conjonctures économiques. Rien que ça. D'après l'institution, pour tenir coûte que coûte l'objectif de déficit à 3% en 2013 comme le Projet de Loi de Finances actuellement en discussion à l'Assemblée prétend vouloir y arriver, l'OFCE soutient de son côté qu'il faudrait que l'Etat réalise... 22 milliards d'euros d'économies. L'organisme retient en effet le risque non négligeable de l'entrée de la France en récession l'an prochain, quand Bercy affirme que 0,8% de croissance est possible, et d'autres comme la Banque de France tablent au mieux sur 0,4%. Or, chaque dixième de point de croissance coûte dans les faits des milliards recettes fiscales non réalisées. Encore plus pour de nouveaux impôts dont le rendement reste par définition virtuel !
D'après les calculs de l'OFCE, si le gouvernement maintenant malgré tout son objectif de déficit public limité à 3 %, les restrictions budgétaires indispensables pour y arriver feraient plonger la France en récession de 1,2%, et détruiraient plus de 350 000 emplois.
Mais l'OFCE a simulé un scénario encore pire que celui-ci : Imaginant que l'ensemble des pays européens maintiennent ensemble leurs politiques d'austérité, la récession serait alors de... -4,6% en France en 2013 !
Pendant ce temps là, à l'Assemblée, les premières batteries de mesures fiscales du Budget 2013 ont été adoptées : Création d'une nouvelle tranche d'impôt sur le revenu à 45 %, gel du barème (comme l'an dernier) ne tenant donc pas compte de l'inflation, et abaissement du quotient familial à 2000 euros, ce qui pénalisera particulièrement les familles nombreuses.