Alcatel-Lucent licencie 15% de ses salariés en France

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Par Jean-Baptiste Giraud Modifié le 19 octobre 2012 à 6h36

Coup dur pour les salariés d'Alcatel-Lucent. Près de 1500 salariés du groupe, sur les 9000 qui travaillent en France, vont perdre leur emploi dans les prochains mois, victime du plan d'économie drastique que s'inflige l'équipementier télécom pour survivre à la crise. En tout ce sont près de 5500 postes qui vont être supprimés dans le monde, dont 3300 en Europe. Les fonctions support seront les plus touchées par la mesure : ventes, marketing, finance et ressources humaines, mais aussi service client et maintenance. Seul les chercheurs du groupe sauvent leur tête pour l'instant. C'est à Velizy en banlieue parisienne, près de Versailles, que se trouvent l'essentiels des salariés du groupe pour la France. L'inquiétude y est vive depuis hier.

Alors que les opérateurs mondiaux investissent massivement dans le déploiement des réseaux mobiles de 4ème génération, Alcatel Lucent perd malgré tout du terrain, au profit de ses concurrents Nokia Siemens Network, mais aussi de son nouveau grand ennemi, le chinois Huawei. Le chiffre d'affaires du groupe a chuté de 24 % entre 2008 et 2011, et le plan de départs annoncé hier vise à faire économiser 1,25 milliard d'euros à l'entreprise sur son budget de fonctionnement.


Alcatel n'est pas seul à annoncer ou prévoir des départs. Tous les secteurs de l'économie sont concernés.

Ainsi, tous les opérateurs mobiles, depuis le début de l'année et l'arrivée de Free, ont '"dégraissé", leurs marges étant en baisse. Bouygues Télécom, également installé à Velizy, a ainsi prévu plus de 500 suppressions de postes.

Dans l'automobile, Peugeot a annoncé à la rentrée un plan de départs volontaires de 8000 personnes. Air France en supprimera plus de 5000 d'ici un an.

Dans l'énergie, la raffinerie Pétroplus a finalement été liquidée en début de semaine, et menace donc près de 500 emplois. Les éventuels repreneurs, très hypothétiques, ont jusqu'au 5 novembre pour se manifester...

A tout cela s'ajoute la fermeture des hauts fournaux de Florange, très médiatisée, qui touchera 650 personnes au minimum.

L'industrie n'est pas seule touchée : dans la finance par exemple, Crédit Agricole et Société Générale prévoient chacun plus de 800 suppressions de postes. Dans la distribution, Carrefour prévoit 530 départs.

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Jean-Baptiste Giraud est le fondateur et directeur de la rédaction d'Economie Matin.  Jean-Baptiste Giraud a commencé sa carrière comme journaliste reporter à Radio France, puis a passé neuf ans à BFM comme reporter, matinalier, chroniqueur et intervieweur. En parallèle, il était également journaliste pour TF1, où il réalisait des reportages et des programmes courts diffusés en prime-time.  En 2004, il fonde Economie Matin, qui devient le premier hebdomadaire économique français. Celui-ci atteint une diffusion de 600.000 exemplaires (OJD) en juin 2006. Un fonds economique espagnol prendra le contrôle de l'hebdomadaire en 2007. Après avoir créé dans la foulée plusieurs entreprises (Versailles Events, Versailles+, Les Editions Digitales), Jean-Baptiste Giraud a participé en 2010/2011 au lancement du pure player Atlantico, dont il est resté rédacteur en chef pendant un an. En 2012, soliicité par un investisseur pour créer un pure-player économique,  il décide de relancer EconomieMatin sur Internet  avec les investisseurs historiques du premier tour de Economie Matin, version papier.  Éditorialiste économique sur Sud Radio de 2016 à 2018, Il a également présenté le « Mag de l’Eco » sur RTL de 2016 à 2019, et « Questions au saut du lit » toujours sur RTL, jusqu’en septembre 2021.  Jean-Baptiste Giraud est également l'auteur de nombreux ouvrages, dont « Dernière crise avant l’Apocalypse », paru chez Ring en 2021, mais aussi de "Combien ça coute, combien ça rapporte" (Eyrolles), "Les grands esprits ont toujours tort", "Pourquoi les rayures ont-elles des zèbres", "Pourquoi les bois ont-ils des cerfs", "Histoires bêtes" (Editions du Moment) ou encore du " Guide des bécébranchés" (L'Archipel).