Des mutuelles pour tous, c'est maintenant, en 2017. François Hollande, qui s'exprimait ce week-end devant le congrès de la Mutualité Française réuni à Nice, n'y est pas allé par quatre chemins.
Considérant qu'il était anormal que quatre millions de personne en France ne disposent pas d'une assurance de santé complémentaire en plus la Sécu, le président de la République est décidé à réformer le système. La Cour des Comptes évalue à quatre milliards les exonérations de charges qui bénéficient aux entreprises cotisant pour leurs salariés dans le cadre de contrats collectifs. Or, pour le président de la République, ces exonérations sont en quelques sortes des aides, qu'il faudrait attribuer non pas aux salariés des entreprises en mesure de contracter des assurances groupe, mais au contraire aux chômeurs et autres assurés sociaux exclus des systèmes mutualistes.
Pour François Hollande, c'est "une injustice sociale innacceptable" qu'il faut à tout prix réparer. Les contrats individuels coûtent en effet plus cher et remboursent trop souvent moins bien que les contrat collectifs, toujours selon la Cour des Comptes. Reste que les contrats des complémentaires santé, de plus en plus lourdement taxés pour venir au secours d'une Sécurité Sociale toujours plus déficitaire (14,7 milliards d'euros prévus pour cette année), reposent sur un équilibre fragile entre cotisants à perte, et bénéficiaires des prestations, la base du mutualisme. Si les bien portants qui ne consomment que peu des prestations de santé commencent à se rebeller, le système risque de prendre du plomb dans l'aile.
Et les mutuelles, contrairement à la Sécu, ne peuvent pas perdre d'argent. Si elles en perdent, elles coûlent, tout simplement... En 2013, les tarifs des cotisations des mutuelles, contraintes de payer de nouvelles taxes pour tenter de sauver la Sécu, augmenteront de 4 % en moyenne.