Les banques françaises se débarrassent de leurs filiales grecques

Photo Jean Baptiste Giraud
Par Jean-Baptiste Giraud Modifié le 22 octobre 2012 à 5h47

Ouf !! On souffle aux sièges du Crédit Agricole et de la Société Générale. Les deux banques françaises, qui avaient tenté l'aventure grecque au lendemain de l'an 2000, ont réussi à refiler la patate chaude à des investisseurs locaux.

Vendredi dernier, la Société Générale a ainsi réussi à vendre Geniki, sa filale hélène, à la banque du Pirée, pour 1 million d'euros. Une banque acquise en 2004 pour 150 fois plus, mais qui aura en fait couté 1400 fois plus à la Société Générale, en raison des pertes cumulées et comblées au cours des dernières années, mais surtout, en bout de course, des exigences du régulateur bancaire grec. Celui-ci, pour que la vente se fasse, à obligé la Société Générale a sortir son carnet de chèque avant la vente, pour recapitaliser celle-ci. Un gag : payer pour pouvoir vendre à perte de toute façon. On parle ici de près de 450 millions d'euros injectés, ou en promesse, condition suspensive du rachat définitif.

Mais la Société Générale s'en sort mieux que sa consoeur verte, le Crédit Agricole. Pour pouvoir se débarraser de sa filiale Emporiki en la fourguant à Alpha Bank, Le Crédit Agricole a du réinjecter pas moins de 2,85 milliards d'euros dans celle-ci, et acheter pour 150 millions d'euros d'obligations de la banque qu'elle cède.... alors que les analystes estiment qu'Emporiki lui en a déjà coûté plusieurs autres. On parle bien ici de milliards !

Ces deux cessions coup sur coup marquent la fin de l'aventure grecque des banques françaises, et réduit leur exposition aux risques d'explosion de la Grèce. Vraiment ? Ah non bien sûr, subsistent les lignes de prêts accordés à la Grèce, cette fois sous forme de bons du Trésor, déjà renégociées à hauteur de 60 à 70 %. Les banques françaises en détiennent plusieurs dizaines de milliards. Dont la prudence comptable élémentaire édicterait désormais d'en faire totalement son deuil ...

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Jean-Baptiste Giraud est le fondateur et directeur de la rédaction d'Economie Matin.  Jean-Baptiste Giraud a commencé sa carrière comme journaliste reporter à Radio France, puis a passé neuf ans à BFM comme reporter, matinalier, chroniqueur et intervieweur. En parallèle, il était également journaliste pour TF1, où il réalisait des reportages et des programmes courts diffusés en prime-time.  En 2004, il fonde Economie Matin, qui devient le premier hebdomadaire économique français. Celui-ci atteint une diffusion de 600.000 exemplaires (OJD) en juin 2006. Un fonds economique espagnol prendra le contrôle de l'hebdomadaire en 2007. Après avoir créé dans la foulée plusieurs entreprises (Versailles Events, Versailles+, Les Editions Digitales), Jean-Baptiste Giraud a participé en 2010/2011 au lancement du pure player Atlantico, dont il est resté rédacteur en chef pendant un an. En 2012, soliicité par un investisseur pour créer un pure-player économique,  il décide de relancer EconomieMatin sur Internet  avec les investisseurs historiques du premier tour de Economie Matin, version papier.  Éditorialiste économique sur Sud Radio de 2016 à 2018, Il a également présenté le « Mag de l’Eco » sur RTL de 2016 à 2019, et « Questions au saut du lit » toujours sur RTL, jusqu’en septembre 2021.  Jean-Baptiste Giraud est également l'auteur de nombreux ouvrages, dont « Dernière crise avant l’Apocalypse », paru chez Ring en 2021, mais aussi de "Combien ça coute, combien ça rapporte" (Eyrolles), "Les grands esprits ont toujours tort", "Pourquoi les rayures ont-elles des zèbres", "Pourquoi les bois ont-ils des cerfs", "Histoires bêtes" (Editions du Moment) ou encore du " Guide des bécébranchés" (L'Archipel).