Livres numériques : Bruxelles exige la TVA à 19,6 %, Paris tient sur celle à 7 %

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Par Jean-Baptiste Giraud Modifié le 23 octobre 2012 à 4h56

Vous avez aimé la TVA sur les livres numériques à 7 % depuis le début de l'année ? Vous adorerez la TVA à 19,6 % si la Commission Européenne fait plier le gouvernement français. Longtemps réclamée par les éditeurs français qui ne comprenaient pas pourquoi la TVA pouvait être différente selon le support, l'alignement de la TVA réalisée en début d'année sous le gouvernement Fillon irrite Bruxelles.

Pourquoi ? Tout simplement parce que la TVA à taux réduit pour les e-books ne fait pas partie de la liste autorisée. Et qu'il faut pour cela un vote unanime des 27 Etats membres de l'Union Européenne. Et quand on sait que déjà, le taux réduit de TVA sur la restauration a nécessité des années de négociations.... Le plus drôle dans tout cela, c'est que Bruxelles est parfaitement conscient de l'ineptie de la chose. Seulement voilà : quand la liste des produits et services autorisés à bénéficier d'un taux réduit de TVA a été arrêtée, le livre numérique n'existait pas ! Résultat, Bruxelles menace de sanctionner Paris, mais Paris tient bon. Blocage.

La bonne nouvelle, c'est que les éditeurs n'ont globalement pas reporté cette baisse sur le prix livres numériques, tant à cause des grilles tarifaires rigides d'Apple ou Amazon, que des prix psychologiques choisis par la plupart d'entre eux, normalement inférieurs de 30 % au prix de l'édition papier. Le changement de taux de TVA n'impacterait donc "que" leur marge. Or justement, les éditeurs rêvent de voir le livre électronique se développer, car un livre numérique ne leur coûte rien à imprimer ou à distribuer, c'est quasiment 100 % de marge brute, hors TVA.

Le livre numérique a donc tous les avantages... même s'il s'accompagne aussi d'un phénomène non maitrisable : le piratage des contenus, comme pour la musique ou le cinéma. La plupart des e-books sont disponibles en téléchargement pirate sur les forums de torrent. Mais coup de chance, l'installation d'un livre numérique sur une liseuse ou tablette est un poil plus complexe que l'écoute d'un MP3 pirate, ou le visionnage d'une vidéo copiée illégalement. Jusqu'à quand ?

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Jean-Baptiste Giraud est le fondateur et directeur de la rédaction d'Economie Matin.  Jean-Baptiste Giraud a commencé sa carrière comme journaliste reporter à Radio France, puis a passé neuf ans à BFM comme reporter, matinalier, chroniqueur et intervieweur. En parallèle, il était également journaliste pour TF1, où il réalisait des reportages et des programmes courts diffusés en prime-time.  En 2004, il fonde Economie Matin, qui devient le premier hebdomadaire économique français. Celui-ci atteint une diffusion de 600.000 exemplaires (OJD) en juin 2006. Un fonds economique espagnol prendra le contrôle de l'hebdomadaire en 2007. Après avoir créé dans la foulée plusieurs entreprises (Versailles Events, Versailles+, Les Editions Digitales), Jean-Baptiste Giraud a participé en 2010/2011 au lancement du pure player Atlantico, dont il est resté rédacteur en chef pendant un an. En 2012, soliicité par un investisseur pour créer un pure-player économique,  il décide de relancer EconomieMatin sur Internet  avec les investisseurs historiques du premier tour de Economie Matin, version papier.  Éditorialiste économique sur Sud Radio de 2016 à 2018, Il a également présenté le « Mag de l’Eco » sur RTL de 2016 à 2019, et « Questions au saut du lit » toujours sur RTL, jusqu’en septembre 2021.  Jean-Baptiste Giraud est également l'auteur de nombreux ouvrages, dont « Dernière crise avant l’Apocalypse », paru chez Ring en 2021, mais aussi de "Combien ça coute, combien ça rapporte" (Eyrolles), "Les grands esprits ont toujours tort", "Pourquoi les rayures ont-elles des zèbres", "Pourquoi les bois ont-ils des cerfs", "Histoires bêtes" (Editions du Moment) ou encore du " Guide des bécébranchés" (L'Archipel).