Ultime épisode du feuilleton Peugeot Citroën (PSA) : Après les rodomontades d'Arnaud Montebourg cet été, conspuant la famille Peugeot et sa direction, après le rapport commandé par les syndicats du groupe qui révélait que sa santé était effectivement plus que fragile, voici l'Etat obligé de venir au secours du groupe automobile, ou plus précisément, de sa filiale de crédit, à cours de cash. Le besoin total en financement de la banque du constructeur (qui finance les automobiles achetées à crédit par les clients, fonction stratégique) est de 10 milliards d'euros. L'Etat est prêt à en apporter 5, ou plutôt, plus fin, à apporter sa signature pour garantir 5 milliards d'emprunts souscrits auprès d'autres banques, privées celles là, sous forme d'émissions de tites de PSA Finance.
En échange de son soutien, l'Etat demande à PSA de faire des gestes, en acceptant deux nouveaux administrateurs au sein de son conseil de surveillance. Un venant des salariés du groupe (un syndiqué), un autre directement désigné par... l'Etat, alors même que Peugeot Citroën est une entreprise côtée 100 % privée. Dans la foulée, Arnaud Montebourg exige des efforts de PSA en matière d'emplois, notamment sur le site d'Aulnay-sous-bois. Toutes ces exigences seront-elles du goût du nouvel actionnaire du groupe, General Motors, qui détient 7 % des parts ? Ce serait oublier que GM aussi a été sauvé par l'Etat américain, qui était entré à son capital au lendemain de la crise, puis a revendu ses actions, non sans faire une plus-value au passage...
PSA doit justement présenter aujourd'hui ses projets de nouveaux véhicules conçus en commun avec Général Motors... Et aura bien du mal à éviter les micros et les caméras des journalistes, avides de commentaires sur le chantage - compréhensible- de l'Etat pour venir au secours de PSA Finance.