Le management des coûts est plus que jamais incontournable en raison de la dégradation de la conjoncture économique et des fortes tensions sur le revenu des entreprises et les emplois qui en découlent. Si la crise économique que nous traversons n’avait qu’une seule vertu, il s’agirait sans conteste de celle-ci : nul ne peut s’affranchir d’une gestion rigoureuse et optimisée de ses charges. Encore faut-il, concernant la fiscalité, que celle-ci soit juste et la même pour tout le monde !
En effet, l’indice TTC1 de Lowendalmasaï créé en analysant les bilans de 15 000 entreprises françaises, nous a permis de découvrir que bien que plus rentables, les grandes entreprises sont proportionnellement moins imposées si l’on prend en compte le total des taxes, impôts et cotisations sociales : l’écart d’imposition est de 25 % en moyenne avec les entreprises de taille intermédiaire (ETI). Dans certains secteurs, comme la chimie ou l’industrie pharmaceutique, les écarts sont encore plus spectaculaires puisqu’ils peuvent aller de 1 à 10 entre les plus grands groupes et les PME.
Cet écart s’explique par une très forte différence en matière d’IS, mais également, et dans les mêmes proportions par une plus grande utilisation des niches fiscales et sociales des grandes entreprises. Moins internationales, moins outillées, moins conseillées que les grandes entreprises, les PME et les ETI ne peuvent pas suivre et s’adapter aux innovations constantes des taxes et cotisations sociales que les politiques inventent quasiment quotidiennement. On ne sortira de la crise qu’en permettant aux entreprises de croitre, d’innover et de recruter, pas en leur infligeant un arsenal fiscal de plus en plus complexe qui les empêche de se focaliser sur leur métier et leur croissance.
Obliger les PME et ETI à concentrer une partie de leurs ressources à identifier, analyser, comprendre, évaluer puis optimiser les nouvelles taxes et cotisations afin d’avoir une chance de jouer à armes égales avec la concurrence internationale ou celle des grands groupes détruit de la valeur et n’aide en rien à notre pays à retrouver les chemins de la croissance et de l’équilibre budgétaire. La véritable et saine gestion des coûts est celle qui n’a comme unique objectif que de dégager une capacité d’innover et de préserver le capital humain, véritable source de la création de valeur pour les entreprises.
[1] Indice TTC = somme des taxes, impôts et cotisations sociales rapportée au chiffre d’affaires des entreprises.