Ils sont taquins au Conseil d'Etat. Ceux qui nous lisent et y travaillent ont même le sourire aux lèvres, je le vois ! En considérant que les tarifs de l'électricité adoptés en 2009 par un arrêté ministériel étaient illégaux, les conseillers d'Etat ont sans doute sortis leurs calculettes et évalué le manque à gagner probable de l'opération pour EDF : 18 millions d'euros, soit une broutille à l'échelle des 65,3 milliards d'euros de chiffre d'affaires du groupe en 2011.
Oui mais voilà, ça, c'est le manque à gagner. Mais recalculer 375 millions de factures, ç'est du boulot, et ça risque de coûter un peu de sous aussi, même si ce sont les ordinateurs qui feront le gros de la tâche. Pourquoi 400 millions de factures ? Le Conseil d'Etat a estimé que la période courant de août 2009 à août 2010, les tarifs d'EDF n'étaient pas justifiés, annulant la nouvelle tarification sur cette période, principalement sur certaines catégories de tarifs bleus, essentiellement pour les professionnels et les collectivités. Mis au final, comme ce sont tous les tarifs de tous les clients qui sont remis en cause, on parle bien de 28 millions de clients individuels et 3,4 millions de clients pros, dont les factures sont à reprendre sur 12 mois, soit 376,8 millions.
En théorie, personne ne devrait payer plus cher du fait de ce recalcul. Au mieux, certains clients peuvent espérer grapiller 30 euros sur un an. Reste que pour mémoire, un rapport de la Cour des Comptes prévoit une hausse de 30 % des tarifs de l'électricité dans les cinq à dix prochaines années, maximum...