Les trois séries de propositions qui suivent visent à faire émerger un environnement plus favorable à l’accueil des jeunes peu qualifiés dans les entreprises, à assurer une gestion véritablement décentralisée et efficace des actions d’insertion professionnelle et à refonder le système d’orientation dans l’enseignement secondaire. Au-delà de nécessaires réformes du marché de l’emploi et de l’enseignement en France, c’est l’ensemble de l’« écosystème » institutionnel qui doit être mieux articulé pour favoriser l’insertion professionnelle des jeunes aux faibles qualifications dans notre pays.
1. Faire émerger un environnement favorable à l’accueil de jeunes peu qualifiés dans les entreprises
Les propositions qui suivent nécessitent des démarches réciproques et une collaboration entre les entreprises et les pouvoirs publics. Les entreprises ont un rôle immense à jouer pour faciliter l’insertion professionnelle des jeunes. Il en va de leur responsabilité, mais surtout de leur intérêt bien compris.
- Pour faciliter l’embauche des jeunes, mettre en place un guichet unique « jeunes » au service des entreprises.
- Au sein des entreprises, ouvrir une réflexion destinée à identifier les activités qui permettraient d’intégrer des jeunes peu qualifiés en leur offrant des activités véritablement professionnalisantes.
- Développer l’alternance et cibler ceux qui en ont le plus besoin.
- Promouvoir de manière beaucoup plus systématique la diversité dans les entreprises en s’appuyant sur les bonnes pratiques existantes.
2. Assurer une gestion véritablement décentralisée de l’insertion professionnelle des jeunes
Les politiques d’insertion des jeunes devraient être pilotées et coordonnées au niveau des bassins d’emploi, là où se jouent les rencontres entre employeurs et jeunes. Pour cela, nous proposons les approches suivantes :
- Identifier au niveau local (bassin d’emploi, communauté d’agglomération) un chef de file qui piloterait les activités des différents dispositifs existants, s’assurerait de la participation de l’ensemble des acteurs et disposerait d’un véritable budget décentralisé pour gérer cette compétence et contractualiser avec les différentes parties prenantes.
- Les jeunes devraient disposer d’un « guichet unique » efficace qui leur donne accès à une bonne orientation professionnelle, aux offres d’emploi de Pôle emploi, et, si nécessaire, aux services sociaux.
3. Refonder l’orientation à l’école et valoriser les métiers requérant peu de diplômes
L’orientation dans le secondaire, tant au collège qu’au lycée, nécessite une refonte profonde. La connaissance du monde du travail fait partie des connaissances générales que tout élève devrait acquérir. Le « droit à l’erreur » et la possibilité pour les jeunes de « tester » différents milieux professionnels doivent être reconnus. Les mesures suivantes peuvent être envisagées :
- Ouvrir le monde enseignant aux professionnels issus du monde de l’entreprise à travers la mise en place d’un statut de « Professeur associé ».
- Introduire dès le collège des cours d’orientation dispensés par des enseignants ou professionnels extérieurs à l’Education nationale connaissant le monde de l’entreprise.
- Les missions du conseiller d’orientation dans le secondaire devront être redéfinies et le métier ouvert à des professionnels issus du monde de l’entreprise.