Face à une volonté politique de « redressement productif » de la France, beaucoup d’entreprises se demandent s’il est toujours opportun de délocaliser sa production ou s'approvisionner dans les pays où le prix de la main d'œuvre est moins cher. Il est vrai que ces pays représentent souvent un coût de production plus faible. Même si les salaires moyens augmentent significativement en Chine, il reste de nombreux pays du bassin sud- asiatique, où les coûts du travail sont encore bas.
Mais avant de prendre toute décision en matière de délocalisation, il est prudent que l'entreprise mesure bien les contraintes spécifiques liées à la logistique.
Des précautions sont indispensables pour établir une analyse financière saine quand on sait que les coûts de sourcing, par exemple en Chine, représentent en moyenne de 30 à 50 % du prix de revient d'un produit alors qu'ils sont de 3 à 10 % si l'entreprise choisit un approvisionnement de proximité !
Avoir conscience des différents facteurs -source de dysfonctionnement de la Supply Chain - permet de mieux les anticiper et de réduire au maximum les problèmes tels que :
Politique : il faut estimer le risque de tensions voire de conflits qui peut se répercuter sur le travail ou le transport.
Délai et qualité : le produit peut ne pas répondre aux critères exigés et l’acheminement peut être plus long que prévu entraînant un retard de livraison.
Stock : le temps de réapprovisionnement des stocks dû à la distance peut amener à vouloir fabriquer en plus grande quantité avec le risque d'être en sur-stock, ou à l'inverse entraîner une rupture de stock, avec dans les deux cas des conséquences financières négatives.
A ces effets pervers de la délocalisation lointaine s'ajoute le risque de ne pas estimer le coût réel du transport.
Il est important de lister toutes de dépense de la Supply Chain pour éviter les mauvaises surprises : le coût logistique (transport et entreposage), le coût du dédouanement, le coût des frais financiers (valeur du stock flottant), le coût des frais administratifs (lettres de crédit), le coût du change, le coût du suivi qualité (certification, documentation), ou encore le coût de l'assurance. Sans oublier bien sûr, la hausse du prix du baril de pétrole. La clé du succès pour prendre la bonne décision en matière de délocalisation est une collaboration active entre les responsables des achats ou de la production et les responsables de la Supply Chain.