Lacoste pourrait passer sous pavillon suisse, pendant que les crocodiles s’entredévorent

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Par Jean-Baptiste Giraud Publié le 29 octobre 2012 à 0h30

Toutes les minutes, il se vend 25 polos Lacoste dans le monde. Mais ce week-end, le fils du fondateur de la marque, Michel Lacoste, n'a pas vendu des polos mais 30,3 % des actions du groupe qu'il détient avec d'autres membres de la famille Lacoste à... un suisse, le groupe Maus Frères, pour la modique somme de plus de 1 milliard d'euros.

Tout ça pour quoi ? Parce que Michel est faché à avec sa fille Sophie, qui a pris la présidence du conseil d'administration du groupe contre l'avis de son père au début du mois, mais avec le soutien de sa belle-mère et d'autres oncles et tantes qui manifestement sont aussi fachés avec Michel qui lui même soutenait la candidature de sa nièce mais la belle-mère de sa nièce elle-même n'a pas voté pour sa belle fille mais donc pour Sophie, avec d'autres administrateurs du groupe eux mêmes fachés avec Michel.... bref ! Tout cela n'est qu'une sinistre histoire de facheries familiales dont le moteur est comme toujours l'orgueil et l'argent.

Le groupe Maus n'est pas un inconnu pour Lacoste, puisque c'est déjà sa fililale, Devenlay, qui détient la licence d'exploitation des produits textiles affublés du célèbre crocodile jusqu'en 2025. Lacoste ne fabrique en effet plus rien lui-même, mais se contente de confier le droit d'exploiter sa marque à des spécialistes. Les lunettes sont ainsi fabriquées par un groupe japonais, Charmant, les parfums par Procter & Gamble.

Sophie Lacoste n'a pas dit son dernier mot. Même si elle ne parle certainement plus à son père, elle parle encore à d'autres membres de la famille, qui détiennent un droit de préemption sur la cession des parts de son père et de ceux qui l'ont suivi. Ne reste plus qu'à trouver un gros milliard, qui pourrait venir d'un autre groupe de luxe. On dit que PPR regarde, LVMH aussi. Pour que Lacoste reste français, même si ses produits ne le sont plus vraiment ? Réponse dans les prochaines semaines, ou plus probablement les prochains mois.

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Jean-Baptiste Giraud est le fondateur et directeur de la rédaction d'Economie Matin.  Jean-Baptiste Giraud a commencé sa carrière comme journaliste reporter à Radio France, puis a passé neuf ans à BFM comme reporter, matinalier, chroniqueur et intervieweur. En parallèle, il était également journaliste pour TF1, où il réalisait des reportages et des programmes courts diffusés en prime-time.  En 2004, il fonde Economie Matin, qui devient le premier hebdomadaire économique français. Celui-ci atteint une diffusion de 600.000 exemplaires (OJD) en juin 2006. Un fonds economique espagnol prendra le contrôle de l'hebdomadaire en 2007. Après avoir créé dans la foulée plusieurs entreprises (Versailles Events, Versailles+, Les Editions Digitales), Jean-Baptiste Giraud a participé en 2010/2011 au lancement du pure player Atlantico, dont il est resté rédacteur en chef pendant un an. En 2012, soliicité par un investisseur pour créer un pure-player économique,  il décide de relancer EconomieMatin sur Internet  avec les investisseurs historiques du premier tour de Economie Matin, version papier.  Éditorialiste économique sur Sud Radio de 2016 à 2018, Il a également présenté le « Mag de l’Eco » sur RTL de 2016 à 2019, et « Questions au saut du lit » toujours sur RTL, jusqu’en septembre 2021.  Jean-Baptiste Giraud est également l'auteur de nombreux ouvrages, dont « Dernière crise avant l’Apocalypse », paru chez Ring en 2021, mais aussi de "Combien ça coute, combien ça rapporte" (Eyrolles), "Les grands esprits ont toujours tort", "Pourquoi les rayures ont-elles des zèbres", "Pourquoi les bois ont-ils des cerfs", "Histoires bêtes" (Editions du Moment) ou encore du " Guide des bécébranchés" (L'Archipel).