L’annonce de la fin de distributions de prêts par Le Crédit Immobilier de France est une vraie catastrophe pour le monde de l’immobilier dont le grand public n’a pas encore pris la mesure. En effet le CIF est un vrai distributeur de prêts à caractère social (PAS), bon nombre de ses clients sont des foyers à revenus modestes et à endettements élevés.
La raison ? Une situation économique catastrophique pour cet acteur financier. L'agence de notation Moody's l'a d'ailleurs mis au pied du mur en lui demandant de dégrader sa note de 3 crans, lui fermant ainsi l'accès au financement sur les marchés. Or le CIF n'a pas de dépôt et dépend donc étroitement des marchés.
Dimanche 2 septembre, le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault déclarait alors sur France Inter que l'Etat donnait à l'établissement sa garantie financière. Une garantie qui s'élèverait à 4,7 milliards d'euros. En contrepartie, et c'est là que le bât blesse, l'établissement ne produira plus de nouveaux crédits. Il s'achemine donc vers l'extinction car son modèle économique ne permet pas à la banque de poursuivre ses activités.
La clientèle peu fortunée que le CIF soutenait peinera dorénavant à trouver un financement. La disparition de cet acteur, isole, de fait, deux autres acteurs : le Crédit Foncier et le GE Money Bank, qui deviennent les seules banques n’exigeant pas une domiciliation bancaire, lors de la mise en place d’un prêt immobilier.
La problématique de l’apport du primo accédant va ainsi revenir sur le devant de la scène, car elle reste un critère absolu d’octroi et d’obtention de taux compétitifs. Après le durcissement de l’accès au crédit, la disparition de cet acteur qui prenait en compte les dossiers « difficiles», n’augure rien de bon pour le marché de la primo accession.
Les investisseurs eux aussi perdent un partenaire, car les normes d’octroi pour ces derniers permettaient aux emprunteurs/investisseurs d’accéder au crédit plus simplement sans changer de banque. Là aussi le marché de l’investissement locatif déjà confronté à la suppression des avantages fiscaux, la taxation des plus-values et le plafonnement des loyers risque de souffrir.
Une bien mauvaise nouvelle pour les collaborateurs du CIF, mais également pour l’ensemble des professionnels de l’immobilier et du financement.