Dans les prochains jours, on va dire un peu tout et n'importe quoi sur les conséquences de la tempête Sandy, qui a frappé la côte Est des Etats-Unis et plus particuliérement New-York hier.
Equecat, une société spécialisée dans l'évaluation et la gestion des risques, envisage que Sandy pourrait avoir provoqué plus de 20 milliards de dollars de dégâts. D'autres assureurs et réassureurs parlent plutôt d'une petite dizaine de milliards. Mais tout cela ne reste qu'une estimation au doigt mouillé, réalisée par des experts qui n'ont rien encore sous la main pour faire un décompte précis des dégats.
Surtout, ces estimations ne portent que sur les dégâts, et non sur les conséquences de ces dégâts sur l'activité économique. Or, surgit à cet occasion le paradoxe de la mesure du PIB d'un pays. Sandy pourrait coûter 0,1, à 0,2 % de croissance aux Etats-Unis au quatrième trimestre, puisqu'elle va ralentir certaines activités. Les entreprises privées de courant pendant plusieurs jours, les entrepôts dévastés, etc. Mais les dépenses de déblaiement et de reconstruction, les indemnités d'assurance versées à des millions de bénéficiaires leurs permettant de racheter fenêtres, voitures, et autres biens d'équipement, créent à l'inverse de l'activité supplémentaire. Au final, Sandy va aussi créer de la "richesse", ce qui se mesure en points de croissance ! Et la balance pourrait être bénéficiaire, la reconstruction pouvant apporter 0,3, à 0,4 point...
En attendant, la campagne présidentielle américaine est au point mort depuis 48 heures, et le redémarrage de celle-ci se fera forcément sur les ruines de Sandy. Mitt Romney a été accroché pour avoir suggéré l'an dernier de réduire les budgets de l'agence fédérale d'intervention sur les situations d'urgence (Fema), alors que c'est aujourd'hui la Fema qui est à la manoeuvre après le passage de Sandy.