C'est ce qu'a déclaré, en des termes proches, Hans-Peter Keitel, le président de la Fédération allemande de l'industrie (BDI), lors d'un congrès bancaire à Francfort, mardi 4 septembre. Un vrai couc d'estoc envers la politique de François Hollande...
"Dans le modèle allemand, la croissance est obtenue dans les entreprises tandis qu’en France, on va organiser la croissance à partir de l'interventionnisme de l'État. Il faut que la France change très vite d'orientation car la différence de croissance entre la France et l'Allemagne, au lieu de rétrécir, ne fait qu'augmenter." Fustigeant l'interventionnisme de l'Etat français, le patron de la BDI a également fait part de ses craintes en ce qui concerne la solidité financière réelle de l'Hexagone, qui lui semble inférieure à sa notation actuelle.
"L'Hexagone doit par ailleurs agir de manière intensive pour empêcher les marchés financiers de mettre en doute la solvabilité de l'Etat français, en se demandant si elle est située au bon niveau. Je crois que ce serait la fin de l'Eurosystème si la France était mise sous tension et parvenait à des conditions de refinancement comparables à ce que connaissent aujourd'hui l'Espagne et l'Italie", a-t-il ajouté.
La semaine dernière un cabinet de conseil américain, filiale de la holding du milliardaire Warren Buffett, a notamment jugé la dette française "considérablement surévaluée". Selon leurs calculs, la France devrait emprunter à 10 ans à un taux d'intérêt compris entre 4,5 % et 5 % alors qu'elle ne paye actuellement à ses créanciers qu'environ 2,25 %.
En Allemagne, Hans-Peter Keitel n’est pas le seul à critiquer le gouvernement, les médias s’en donnent à cœur joie critiquant la baisse des taxes sur le carburant et les emplois d'avenir. Ils jugent que ces mesures appartiennent au passé.
Vincent Paes
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