La tendance principale est de privilégier l’accompagnement de nos entreprises en organisant des services de proximité : développer l’inter-professionnalité, la pluridisciplinarité en optimisant les relations entre secteur privé et secteur public, être à l’écoute des analyses, difficultés et projets des dirigeants pour cibler les actions efficaces.
Un autre point essentiel, celui de l’adéquation entre les formations dispensées et les besoins en ressources humaines qu’il conviendrait de gérer en "temps réel". La nécessité d’internationaliser nos entreprises et leurs activités en définissant les secteurs qui méritent d’être développés et soutenus (haut de gamme par exemple) est également soulignée.
Enfin, l’urgence de mettre fin aux systèmes qui reposent sur les clivages quels qu’ils soient. La conclusion de ces quelques heures d’études me semble positive car un certain nombre d’axes importants sont identifiés. Ceci étant, certains sujets majeurs sont oubliés ou insuffisamment traités en tant qu’outils de compétitivité.
Citons l’impact de l’adoption de règles de gouvernance adaptées et plus précisément la professionnalisation des compétences au sein des organes de direction y compris lorsqu’il existe un actionnariat familial. Le mode de gouvernance choisi, qui définit d’ailleurs le "mittelstand" [secteur économique intermédiaire NDLR] allemand, est un atout et non un frein à la croissance.
Citons également la problématique de la valorisation correcte des outils professionnels qui est le point de départ de la réflexion liée à la transmission du capital. Les actionnaires sont souvent démunis sur ce sujet et la synthèse entre valeur de marché et valeur espérée reste un sujet sensible qu’il convient de maitriser.
Le financement est enfin le catalyseur de toutes les incohérences : il est évident aujourd’hui que le financement moyen long terme des entreprises ne doit pas seulement émaner des établissements bancaires mais fondamentalement d’initiatives privées fondées sur des mécanismes permettant le transfert de l’épargne vers l’outil productif.
N’est-il pas illogique de constater que les entreprises ont besoin de solutions de proximité efficaces et immédiates et parallèlement, de créer une banque publique centralisée accompagnée de la fusion de différentes structures (OSEO, CDC …) ? La vraie raison de notre faiblesse : le manque de pragmatisme qui ne permet pas d’organiser un vrai relais du "bas vers le haut" d’où une difficulté de fonctionnement tant dans la circulation des propositions issues de la société civile que dans l’organisation des solutions …
Les solutions de financement obligataire par exemple sont loin de pouvoir être mises en pratique rapidement tant pour le financement à court terme des besoins temporaires de trésorerie que pour le renforcement des fonds propres de l’entreprise et ce même si les initiatives sont là.
Et la fiscalité doit jouer son rôle d’accompagnement : il faut inciter les épargnants à agir en intégrant leur aversion aux risques par des modalités de type PEO (plan d’épargne obligations) suffisamment encadrées pour que le produit ne soit pas qu’un outil spéculatif supprimé quelques années plus tard puisque détourné de son objet.
La conclusion devrait être qu’accompagner les PME constitue une mission économique d’intérêt général car financer l’économie réelle induit une prise de risque moins importante et créé plus de richesses que le financement de dettes souveraines … !
Tribune rédigée à l'occasion du séminaire de travail sur l’industrie française intitulé "comment réconcilier la France avec son industrie" qui s'est déroulé le 4 juillet à la Maison de la Chimie à Paris.