C'est pas moi qui ai commencé c'est l'autre : De la cour de récréation aux institutions internationales, il n'y a qu'un pas. Voici quelques jours, la Chine tirait la manche de l'Organisation Mondiale du Commerce pour se plaindre des subventions et des prêts bonifiés dont les industriels européens du solaire bénéficieraient indument ? L'Europe réplique en ouvrant une enquête anti-subvention et anti-dumping contre la Chine.
Les constructeurs européens d'équipements solaires sont en effet à l'agonie. Plusieurs dépôts de bilan fracassants ont fait du bruit ces derniers mois, notamment en Allemagne, provoqués entre autres par les baisses des subventions à l'installation, subventions qui profitaient indifféremment à tous les producteurs chinois comme américains ou européens. Mais une chose est certaine, en dix ans, la part des produits chinois dans les projets solaires en Europe, qui pèse les deux-tiers du marché mondial, est passée de 60 à 80 %, les produits "Made in Europe" ne pèsent que 13 % des installations sur le vieux continent.
La commission européenne de Bruxelles soupçonne donc les industriels chinois du secteur de vendre à perte, soutenus en cela par les autorités du pays, qui ne rechigneraient pas à les subventionner directement ou indirectement : exonérations de charges, d'impôts, prise en charge de dépenses d'équipement.
Maintenant, sur le plan technique, la démarche de Bruxelles dont on sait qu'elle n'obtiendra pas de résultats rapide, semble en plus arriver tout droit du pays des Bisounours. La commission enverra en effet aux entreprises chinoises un questionnnaire pour leur demander si elles ont touché des subventions... Une autre démarche, directe celle là, en direction des autorités chinoises, posera la même question. Que répondront les industriels et le gouvernement chinois ? Réponse dans... deux ans au mieux.