Braquage à l’américaine… à la FED (2/2)

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Par Charles Sannat Modifié le 12 septembre 2012 à 13h17

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Pour ce sénateur américain qui a dirigé cette mission d'étude, la situation est claire et sans ambiguïté. "A la suite de cette vérification, nous savons maintenant que la réserve fédérale a fourni plus de 16 000 milliards de dollars en aide financière totale aux plus grandes institutions financières et à de grandes sociétés aux États-Unis et dans le monde".

"Il s'agit d'un cas évident de socialisme pour les riches et d'individualisme pour tout les autres." Pour le Sénateur Sanders, "aucune agence du gouvernement des États-Unis ne devrait être autorisée à procéder au renflouement d'une banque étrangère ou d'une société sans l'approbation directe du Congrès et du président". Pourtant c'est bien ce qui s'est passé dans la plus grande opacité et sans contrôle démocratique.

L'organe d'enquête du Congrès a également déterminé que la Fed ne dispose pas d'un système complet destiné à régler et prévenir les conflits d'intérêts, malgré le potentiel élevé d'abus. En effet, toujours selon le rapport, la Fed a fourni des "dérogations de conflit d'intérêts" aux employés et aux entrepreneurs privés afin qu'ils puissent maintenir leurs participations dans les mêmes institutions financières qui recevaient et qui donnaient les prêts d'urgence.

Il est notamment cité le Directeur Général de JP Morgan Chase membre la réserve fédérale de New York alors que dans le même temps sa banque (JP Morgan) a reçu plus de 390 milliards de dollars en aide financière de la part de la Fed. On apprend également et ce manière totalement officielle que Morgan Stanley a reçu près de 108 millions de dollars de commissions pour aider la FED à gérer le plan de sauvetage notamment d'AIG.

Ce rapport montre également que quelques grandes banques françaises ont bénéficié d'aides particulièrement importantes alors que l'on vous expliquait doctement que tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Ainsi BNP Paribas à travers les programmes TSLF et TAF a perçue plus de 105 milliards de dollars, tandis que la Société Générale, (à qui je vous le rappelle l'affaire Kerviel aurait coutée 5 milliards d'euros), aurait perçue environ 124 milliards de dollars... La palme revient à une banque américaine, Citigroup avec la modique somme de 1 756 milliards de dollars. Mais à ces niveaux, on est plus à un ou deux milliards près...

Une triple conclusion s'impose. Il s'agit bien du plus grand hold-up jamais organisé dans l'histoire économique du monde. Je pense qu'il fallait sauver le système ou à tout le moins lui permettre d'éviter un effondrement brutal qui aurait entrainé le monde dans un cataclysme majeur. Mais ce n'est pas une raison pour faire n'importe quoi. Le système financier mondial continue à aller très mal. Les données récentes manquent pour avoir une vision claire de la situation. Ce qui est sur, c'est que l'or à encore de beaux jours devant lui lorsque l'on voit les montants de "fausse" monnaie en jeux. Enfin comme le dit le Sénateur Sanders "la réserve fédérale doit être réformée pour répondre aux besoins des familles qui travaillent, et pas seulement des PDG de Wall Street."

Mais cela devrait aussi s'appliquer à la Banque Centrale Européenne, qui d'ailleurs a annoncée par la voie de son Gouverneur Mario Draghi, que les données des rachats illimités d'obligations seraient rendus publics pour certaines toutes les semaines et pour d'autres tous les mois. C'est déjà un bon début.

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Charles SANNAT est diplômé de l'Ecole Supérieure du Commerce Extérieur et du Centre d'Etudes Diplomatiques et Stratégiques. Il commence sa carrière en 1997 dans le secteur des nouvelles technologies comme consultant puis Manager au sein du Groupe Altran - Pôle Technologies de l’Information-(secteur banque/assurance). Il rejoint en 2006 BNP Paribas comme chargé d'affaires et intègre la Direction de la Recherche Economique d'AuCoffre.com en 2011. Il rédige quotidiennement Insolentiae, son nouveau blog disponible à l'adresse http://insolentiae.com Il enseigne l'économie dans plusieurs écoles de commerce parisiennes et écrit régulièrement des articles sur l'actualité économique.