"A vendre voiture collaborateur, faible kilométrage". "Occasion zéro kilométre". "Véhicule de démonstration". Le truc est éculé, l'affaire est souvent bonne pour le client, mais beaucoup moins pour les constructeurs et les concessionnaires. Afin de limiter la casse, les constructeurs immatriculent eux-mêmes les voitures qu'ils viennent de fabriquer, ou encore les font immatriculer par les concessionnaires. A leur nom donc, transformant une voiture neuve en voiture "première main", puisqu'ayant déjà eu un propriétaire.
Pour quoi faire ? Tout simplement pour faire semblant d'avoir vendu des voitures neuves, alors même qu'elles restent sur leurs parkings, avec une plaque minéralogique en plus. En octobre dernier, ce sont ainsi près de 25 000 voitures qui ont artificiellement trouvé un propriétaire. 25 000 sur un marché de 167 000 automobiles "vendues" soit près d'une voiture sur six, d'après les chiffres publiés hier par l'AAA (Association Auxiliaire de l'Automobile), qui travaille sous le contrôle du CCFA (comité des constructeurs français d'automobile), opérant sous le contrôle du ministère des Transports.
Certaines marques ont transformé cette pratique en tradition, voire en méthode de vente. Fiat accorde ainsi des remises pouvant atteindre jusqu'à 40 % sur le prix de vente "officiel" de certains de ses modèles (mais pas la Fiat 500, bien sûr), grâce notamment à cette technique. Sur l'année 2012, 25 % des Fiat vendues l'ont été par ce biais. Mais toutes les marques se servent de ce truc pour faire monter artificiellement leurs chiffres de ventes, et faciliter l'octroi de "promotions commerciales" à leurs clients.
Ainsi, Mercedes immatricule directement ou par le biais de ses concessionnaires près d'une voiture sur sept. En particulier des utilitaires. Reste le cas de Renault. Si sur l'année, Renault n'a immatriculé directement ou indirectement qu'une voiture sur 10, sur le seul mois d'octobre, ce sont près d'une voiture sur 6 qui ont fini dans les stocks d'un concessionnaire ou sur le parking d'une usine avec une plaque.