50,03 % des voix ou encore 98 voix d'avance sur son adversaire, François Fillon. Jean-François Copé, le secrétaire général de l'Union pour un Mouvement Populaire, en deviendra prochainement... le président avec moins d'une centaine de voix d'avance sur son adversaire, François Fillon. L'actuel député-maire de Meaux a été désigné par 87 388 des adhérents de l'UMP, quand 87290 donnaient leur préférence à l'ancien Premier ministre.
C'est le scénario du pire qui se déroule depuis 24 heures à l'UMP. Tout d'abord, la commission consultative indépendante des opérations de vote (Cocoe) annonce dans la nuit de dimanche à lundi qu'elle est incapable de désigner un vainqueur. Il faudra attendre toute la journée pour que les procés-verbaux manquants parviennent par fax à la présidence du mouvement, alors même que le réglement de l'election exigeait que les PV soient transmis dès le dimanche soi par voie électronique.
Ensuite donc, vers 23h00 lundi soir, la Cocoe désigne Jean-François Copé président de l'UMP avec moins d'une centaine de voix d'avance sur son adversaire. Jean-François Copé, qui, se désignait déjà vainqueur la nuit dernière mais avec 1200 voix d'écart, a aussitôt fait une déclaration : "La commission d'organisation des élections vient de proclamer officiellement les résultats et d'indiquer que j'ai été élu à la majorité absolue des suffrages exprimés par les militant. (...) J'ai proposé aux militants et aux militantes une vision nouvelle. Il est temps que l'opposition républicaine que nous incarnons se mette au travail. (...) nos adversaires sont à gauche » (...) Expliquant ensuite qu'il avait appelé son adversaire, sans qu'il ne révèle la teneur de ses propos Jean-François Copé a ajouté : "Mes mains et mes bras sont grand ouverts (...) Je n'ai ni amertume ni rancoeur. Ce qui nous rassemble est infiniment supérieur à ce qui nous divise".
François Fillon a commenté sa défaite en ces termes : "Ce qui me frappe c'est que la fracture que traverse notre clan politique est désormais manifeste. C'est une fracture politique et morale. La réduire et la dépasser, tel est désormais mon objectif. Je ferai connaître dans les jours qui arrivent la forme que prendra mon engagment politique". D'après des proches de l'ancien Premier ministre, malgré le très faible écart de voix entre lui et Jean-François Copé, il ne devrait pas former de recours auprès de la Cocoe.