C’est bien la première fois qu’un grand parti politique, ayant gouverné de surcroît, va s’affronter devant les juges. Alain Juppé était censé mettre un peu d’ordre au sein de l’UMP après la contestation des résultats à l’issue des élections internes au Parti survenues dimanche. En vain ! Le chaos a eu raison de lui. Résultat, le conflit sans merci qui oppose les deux supposés ténors de la droite, Jean-François Copé d’un côté, et François Fillon de l’autre, risque de s'aggraver encore : l’ex-Premier ministre vient d’annoncer qu'il va demander aux tribunaux de « rétablir la vérité des résultats ». Il l'avait prévenu, et il compte bien le faire : si personne ne l’écoute, il ira en justice.
Les tentatives de négociation entre les deux rivaux à l'Assemblée nationale n’auront pas duré longtemps, malgré les encouragements de Nicolas Sarkozy, sorti du bois pour la première fois depuis le début de la querelle sous la forme d’un coup de fil à Juppé. C’est peu de temps après le début de la réunion, hier soir, qu’Alain Juppé, président-fondateur de l'UMP, a claqué la porte, estimant que les conditions de sa médiation n'étaient pas réunies et que sa mission était donc terminée. La « galère » qu’il redoutait n’aura pas vogué longtemps.
Résultat, Jean-François Copé dit qu’il s’en tient à l'examen du litige par la commission des recours internes à l'UMP. Pas Fillon, qui conteste la légitimité de cette instance, truffée de Copéistes. Il a en outre déclaré dans un communiqué que son rival « porte seul la responsabilité » de cet échec.
Le Parti socialiste et le Front National doivent se frotter les mains, voyant dans ce combat entre deux factions les prémices de l’éclatement du principal parti d'opposition.