A ce rythme là -intenable- les opérateurs mobiles donneront bientôt de l'argent aux clients pour les attirer chez eux. Le forfait -sans abonnement- de Free Mobile à 2 euros par mois lancé en début d'année vient d'évoluer sans faire beaucoup de bruit. Jusqu'ici, pour 2 euros, les clients de Free Mobile bénéficiaient déjà de 1 heure d'appel et 60 SMS. Désormais, toujours pour 2 euros, ce sont 2 heures d'appel qui sont "offertes", chez Free Mobile, et les SMS - qui ne coûtent techniquement rien- sont illimités.
Une telle offre, voici moins d'un an, était proposée à 30 / 40 euros minimum, avec un engagement sur 12 mois, et, certes, un peu d'accès data en prime, qui n'est pas compris dans les 2 euros du forfait de Free Mobile. Mais des milions de Français n'en ont tout simplement pas l'usage, n'étant pas accrocs au mail, ni poussés à consulter compulsivement Internet toute la journée depuis leur téléphone, quand celui-ci, encore dans un cas sur deux, n'est d'ailleurs pas un smartphone...
Dans le pire des cas, avec une offre à 2 euros pour 2 heures d'appels et SMS illimités, le client disposant d'un hot-spot wifi accessible sur ses lieux de vie, personnelle et professionnelle, ajouté aux nombreux hot-spots offerts dans les commerces et restaurants, et même en ville (réseau Paris Wifi dans les parcs et jardins...) pourra surfer et envoyer des mails aisément !
Cette "nouvelle" offre de Free est paraît-il une riposte à l'offre effectivement intéressante de B&You, promue depuis quelques semaines, à savoir des appels et des SMS illimités à 9,90 euros. En lançant ce tarif, B&You (de Bouygues Télécom) a révélé quel pouvait être le vrai prix d'une offre de téléphonie mobile illimitée. Moins de 10 euros. Ce qui là encore, se payait 60 euros minimum voici moins d'un an.
Le revers de la médaille, c'est qu'avec de tels tarifs, que ce soit les 2 euros de Free ou les 10 euros de B&You, les opérateurs ne dégagent pas suffisamment de marge (s'ils en dégagent) pour investir dans le déploiement de leur réseau, et en particulier de la 4G. Ce qui pose la vraie question : avons-nous réellement besoin, en situation de mobilité, de connexions data à très haut débit (THD) identiques à celles dont nous disposons à domicile ou au travail, et que des réseaux Wi-fi bien placés offriraient aussi à moindre coût ? Free vient d'ouvrir le débat...