Jean-Marc Ayrault cloturait hier les travaux de la "conférence nationale contre la pauvreté et l'inclusion sociale" (sic). A cette occasion, le Premier ministre a dévoilé toute une série de mesure destinées à lutter contre la pauvreté.
"La pauvreté progresse de nouveau depuis dix ans : de 12,9 % de la population en 2002, nous sommes passés à 14,1 % en 2010 et sans doute davantage en 2011 et 2012". Fort de ce constat implacable, et qui masque des réalités bien différentes, Jean-Marc Ayrault a tout d'abord annoncé une augementation du Revenu de Solidarité Active (RSA) de 10 % sur les 5 prochaines années, soit 10 % par an. celui-ci, qui représentait la moitié d'un SMIC à sa création, ne représente plus aujourd'hui que 42 % du salaire minimum.
De même, la CMU-C (couverture maladie universelle complémentaire) crèe un effet de seuil avec le plafond de ressources actuel (7934 euros pour une personne seule). Ce plafond sera relevé de 7 % dès l'an prochain, ce qui devrait permettre à 500 000 personnes supplémentaires d'être prises en charge à 100 % pour leurs soins médicaux.
Les parents isolés et les familles nombreuses sont les autres cibles du plan de lutte gouvernemental contre la pauvreté. On sait que les personnes seules (dans 9 cas sur 10 des femmes) qui élèvent des enfants, et les familles nombreuses, sont largement sur-représentés dans les statistiques de la pauvreté. Ainsi, un enfant et les charges afférantes abaisse le niveau de vie d'un foyer de 10 %, allocations familiales incluses. "Notre pays comptait, en 2010, 2,7 millions d’enfants pauvres. [Nous proposerons] une amélioration conséquente des aides aux familles monoparentales et nombreuses confrontées à la pauvreté : l’allocation de soutien familial et le complément familial" a annoncé le Premier ministre, sans donner plus de précisions sur le montant de ces revalorisations. Il a toutefois précisé que l'accès aux cantines scolaires et aux crèches sera facilité pour les parents isolés et là encore, les familles nombreuses.
Parmi les autres mesures, Jean-Marc Ayrault a annoncé la création d'un contrat d'insertion destiné aux jeunes sans emploi, d'un an renouvelable, du même montant que le RSA (dont les moins de 25 ans sont exclus). Ce contrat d'insertion conclu avec Pôle Emploi sera assorti de formations et de propositions d'emploi que le jeune contractant sera obligé d'accepter.
Enfin, alors que les températures commencent à chuter, Jean-Marc Ayrault a courageusement annoncé "la fin de la gestion au thermomètre de l'hébergement d'urgence", avec la création de 8 000 places d'accueil supplémentaires pour les sans abri et les demandeurs d'asile.
Au total, l'ensemble de ces mesures est évalué par le Premier ministre lui-même de 2 à 2,5 milliards d'euros, qu'il reste désormais encore à financer...