10 ans après sa création, l'auto-entreprise séduit toujours. En 2018, le régime a enregistré 66500 nouveaux micro-entrepreneurs, soit une augmentation de 28%. Ce modèle d'entrepreneuriat plaît aux jeunes et profite au secteur des services. Derrière ce succès, il y a une inspiration profonde des Français : pouvoir gérer leur vie librement. Explications.
L'INSEE vient de publier le 29 janvier 2019, le baromètre statistique de la création d'entreprises en France au titre de l'année 2018. Un bon cru puisqu'elle atteint un nouveau record avec 691 000 entreprises créées, soit 17% de plus qu'en 2017. Parmi ces chiffres, les immatriculations de micro-entrepreneurs sont particulièrement dynamiques avec une progression de 28%.
Les analystes voient dans ces 66 500 immatriculations supplémentaires le motif des évolutions législatives favorables entrées en vigueur depuis le 1?? janvier 2018, notamment le doublement des seuils de chiffre d'affaires permettant d'accéder au régime fiscal simplifié de la micro-entreprise. La tendance s'explique plutôt par une révolution des mentalités à laquelle répond la micro-entreprise. Il n'y a pas de bons statuts, il y a surtout des choix de vie. Mais, force est de constater que la micro-entreprise correspond à une envie de souplesse et de liberté, adaptable au quotidien. Les créateurs ne veulent plus subir la rigidité d'un cadre statutaire. Ils veulent que la forme juridique de leur création s'adapte à eux. La micro-entreprise sait répondre à ce besoin.
Le tertiaire, leader des secteurs
Parmi les secteurs à profiter de l'embellie, se trouvent essentiellement le tertiaire et les services. Par exemple, celui des transports où l'on enregistre 18 600 immatriculations. Viennent ensuite les activités spécialisées, scientifiques et techniques où l'on comptabilise 16 500 créations en micro-entreprise. Puis le commerce avec 2 100 nouveaux micro-entrepreneurs. Enfin, le service à la personne où 4 900 bénéficiaires du régime viennent de se lancer.
Une France homogène
Globalement, la création d'auto-entreprises s'accroît fortement dans toutes les régions. L'Île-de-France tient le haut du palmarès, avec l'essor des services de transport de courriers et prestations postales privées où s'activent 8000 micro-entrepreneurs. C'est aussi la région où les créations sont les plus courantes sous le régime du micro-entrepreneur (53% contre 41% en province). Viennent ensuite la Provence-Alpes-Côte d'Azur et la Normandie avec +19% d'augmentation en matière de créations d'auto-entreprises.
Toujours autant de jeunes et de femmes
En 2018, les créateurs ont en moyenne 36 ans, comme en 2017. La part des moins de 30 ans augmente légèrement : elle est de 38% en 2018 (contre 37% en 2017). Elle atteint 50% dans les activités de conseil pour les affaires et autres conseils de gestion. Elle est plus élevée chez les micro-entrepreneurs (43%) que chez les créateurs d'entreprises individuelles classiques (31%). À l'inverse, ils sont généralement plus âgés dans l'industrie (40 ans en moyenne), les activités immobilières, la construction et les activités de services administratifs et de soutien (39 ans en moyenne).
39% des créations ont été le fait des femmes. Une proportion très stable dans le temps. Elles entreprennent majoritairement et fortement dans la santé et l'action sociale (75%), services aux ménages (70%), l'industrie (52%) et l'enseignement (50%). Les hommes sont pour leur part, très représentés dans la construction (98%), les transports et l'entreposage (94%) ainsi que l'information et la communication (77%).
Accentuer la pédagogie
Si ce baromètre INSEE est encourageant, le régime ayant subi de nombreux aménagements en 10 ans, doit être expliqué et promu encore. Les acteurs qui prétendaient en avoir la charge ont abandonné leur mission pédagogique.