Une Bourse est aussi une entreprise comme les autres, et peut être achetée ou vendue... L'américain ICE (InterContinentalExchange), spécialisé dans les transactions sur les matières premières, s'apprête à mettre la main sur Nyse Euronext qui contrôle donc la Bourse de Wall Street, mais aussi celle de Paris, Bruxelles, Amsterdam et Lisbonne.
Pourquoi ? Pour les revendre, et au passage, dépouiller Nyse Euronext d'une de ses activités, la gestion des marchés de dérivés action. Comme l'explique Comparabourse.fr, "Contrairement aux marchés actions et aux marchés obligataires, les marchés dérivés ne portent pas sur un élément d’actif de l’entreprise, mais sur des produits qui en sont dérivés, le sous-jacent pouvant alors être une action, un indice boursier, ou encore une certaine quantité de matières premières". Le prix de la transaction, 8,2 milliards de dollars, octroie une prime de près de 40 % aux actionnaires de Nyse Euronext par rapport au cours de mercredi. Entre temps, l'action s'est envolée de plus de 30 %.
ICE-Nyse Euronext devient ainsi le numéro 3 mondial en capitalisation boursière, passant devant l''allemand Deutsche Börse, juste derrière le CME Group et le Hong Kong Stock Exchange. Les autorités de la concurrence américaines et européennes devraient se prononcer sur ce rapprochement, mais à priori, sans y trouver à redire, car ICE et Nyse Euronext sont complémentaires et non concurrents, puisque ICE agissait sur les marchés des matières premières quand Nyse Euronext, donc, sur les marchés actions et dérivés.
Reste une inconnue : acheter, pour revendre aussitôt, implique en théorie de déjà connaître le client... Mais qui ? Et surtout, les autorités de la concurrence laisseront-elles faire cette transaction là, sans broncher ?