Après une "embellie" de +0,2 % au troisième trimestre, précédée de deux trimestres à 0 % de croissance, l'année 2012 s'achévera bien par une récession qui tait son nom (il faut deux trimestres successifs dans le rouge pour dire qu'un pays est en récession) avec -0,2 % de croissance. Mais à la limite, + 0,2 ou - 0,2 pour terminer 2012, tout le monde s'en moque un peu : la partition est déjà jouée.
L'enjeu majeur désormais est 2013, année qui dépend en partie des changements de cap opérés par le nouveau gouvernement, aux affaires depuis six mois. Fiscalité, compétitivité, confiance, la sauce prend-elle ? D'après l'INSEE, pas vraiment. L'institut officiel des statistiques économiques prévoit une "croissance" de 0,1 % au premier et au second trimestre 2013, douchant les espoirs de Bercy, qui table sur une croissance annuelle de 0, 8 %. Il resterait donc tout à faire sur les deux derniers trimestres... Or, les prévisions de croissance ne sont pas qu'un concours de beauté. Elles déterminent aussi le volume de recettes fiscales espérées. Or, quand on se souvient que le gouvernement espère collecter 20 milliards d'impôts supplémentaires l'an prochain, et que son objectif de réduire le déficit à 3 % du PIB, il vaut mieux que le PIB soit bon : S'il baisse ou stagne, le poids de la dette qui continue à grossir est mécaniquement plus élevé !
Et puisqu'une mauvaise nouvelle ne vient jamais seule, l'INSEE a aussi regardé dans sa boule de cristal pour prévoir ce qui risque d'arriver en matière d'emploi. Pour faire simple, c'est la cata : 40 000 destructions d'emplois par mois sur les six premiers mois de l'année. Annus Horibilis en perspective pour Jean-Marc Ayrault et François Hollande...