Ce n’est pas le moindre des paradoxes. Au lendemain de l’attribution du prix Nobel de la Paix à l’Union Européenne, les tensions séparatistes se multiplient sur le "vieux continent".
Après la Catalogne, la fièvre a gagné, ces jours-ci, la Belgique et l’Ecosse. Dimanche, les élections municipales, en Belgique, ont ainsi donné une nette victoire en Flandres à la Nouvelle alliance flamande (N-VA) dont le leader Bart de Wever est arrivé en tête du scrutin à Anvers avec 36 % des voix.
Sur le thème "nous en avons assez d’être pris pour des vaches à lait", discours déjà très populaire en Allemagne et dans plusieurs pays d’Europe du Nord à l’encontre de leurs voisins du Sud, l’homme s’apprête à relancer avec force le débat sur l’éclatement de la Belgique lors des législatives de 2014.
Lundi, c’est le principe d’un référendum sur l’indépendance de l’Ecosse qui devait être acté entre David Cameron, le Premier ministre britannique, et Alex Salmond, le chef du gouvernement local et leader du Parti nationaliste écossais (SNP). Le scrutin se déroulerait à l’automne 2014 mais les sondages actuels donnent le non largement en tête avec 53 %.
Le 21 octobre, les regards seront tournés vers le Pays basque espagnole où se déroulent les premières élections régionales depuis que les terroristes de l’ETA ont décidé un cessez-le-feu. Dépossédé du pouvoir par le Parti socialiste, en 2008, le Parti nationaliste basque (PNV) est donné largement vainqueur, devant EH-Bildu, la vitrine démocratique d’ETA…
Si le sentiment indépendantiste est moins exacerbé qu’en Catalogne, le pays basque s’annonce comme une nouvelle épine dans le pied pour le gouvernement espagnol. Après avoir dissous le Parlement catalan, Artur Mas, le président de la Generalitat, le gouvernement de la Catalogne, a, en effet, convoqué de nouvelles élections le 25 novembre prochain. Avec au programme de celui qui est aussi le chef de file du parti nationaliste Convergence et Union (CiU), l’organisation d’un référendum sur l’autodétermination lors de son prochain mandat s’il est réélu.
Preuve de sa détermination face au blocage de Madrid, le dirigeant se dit prêt à porter le dossier à Bruxelles. Dans ce contexte général, les propos du président du comité norvégien du Nobel de la Paix devraient sonner presque comme un avertissement à l’oreille des dirigeants de l’Union Européenne. "Nous ne devons pas perdre de vue ce qui a été réalisé sur ce continent et ne pas laisser ce dernier aller à la dérive et se désintégrer de nouveau" a commenté Thorborn Jugland, le jour de l´attribution du Prix.