Après des heures de discussions - parfois agitées - en commissions, l'Assemblée nationale entame, mardi 16 octobre, la première lecture du projet de loi de finances pour 2013.
Avec un aller-retour au moins au Sénat, les discussions devraient se poursuivre jusqu'en décembre. Dans les deux mois à venir, Jérôme Cahuzac, Gilles Carrez et Christian Eckert vont tenir le devant de la scène. Longtemps seconds couteaux, ils ont un point commun : devoir leur ascension à des fonctions parmi les plus éminentes de la République à leur expertise reconnue des questions budgétaires. Portraits de trois hommes en vue.
Oubliez un instant, les occupants de l'Élysée, de Matignon et de Bercy, François Hollande, Jean-Marc Ayrault et Pierre Moscovici. Ils ne peuvent pas être partout... Et lorsqu'il s'agira de débattre en séance nocturne à l'Assemblée nationale d'un obscur amendement, il ne serait pas étonnant que trois hommes se trouvent face à face : le ministre du Budget, le président de la commission des finances et le rapporteur général du budget.
Fils d’anciens résistants de gauche, né en 1952, Jérôme Cahuzac, chirurgien de formation, commence sa carrière professionnelle au sein de l’hôpital public. Militant socialiste – rocardien – depuis 1977, il intègre en 1988 le cabinet du ministre de la Santé de Michel Rocard, Claude Evin. En poste jusqu’en 1991, il est notamment chargé de l’élaboration de la célèbre loi Evin encadrant la publicité sur l’alcool et le tabac.
Après un retour à la chirurgie – esthétique -, il choisit en 1997 le Lot-et-Garonne pour se lancer en politique élective : il devient député. Battu en 2002, il est réélu en 2007. Remarqué, dès son premier mandat pour son expertise des questions budgétaires, il est nommé en 2008 porte-parole du groupe socialiste sur les questions financières, et, à ce titre, premier pourfendeur du gouvernement Fillon sur les affaires fiscales.
Après la nomination de Didier Migaud au poste de premier président de la Cour des Comptes – par Nicolas Sarkozy -, il lui succède à la tête de la commission des finances. Chargé des questions budgétaires dans l’équipe de la campagne présidentielle de François Hollande, il est nommé ministre délégué au Budget dans les gouvernements de Jean-Marc Ayrault, avant et après les législatives de juin 2012. Pour son baptême du feu budgétaire, il est chargé de rédiger le budget le plus restrictif de l’histoire récente.
Gilles Carrez aurait sans doute pu être ministre du Budget au cours du dernier quinquennat, mais il se dit que Nicolas Sarkozy le jugeait bien trop précieux à son poste de rapporteur général du budget. Et puis, Gilles Carrez est un parlementaire dans l’âme, à la fois législateur, contrôleur et soutien – selon les circonstances - des actions de l’exécutif.
Né le 29 août 1948, diplômé d’HEC et ancien élève de l’Ena – promotion Guernica en 1976 -, le maire UMP du Perreux, dans le Val-de-Marne, est député depuis 1993. Dès son premier mandat, il rejoint la cohorte des députés dont un texte de loi porte leur nom : la "loi Carrez" sur la protection des acquéreurs dans l’achat de lots de copropriété. Mais c’est dans le contrôle budgétaire, au sein de la commission des finances, qu’il va définitivement sortir du lot...
Franck Guillory
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