Ne tirez pas sur l’entrepreneur !

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Par Sandra Legrand Publié le 20 octobre 2012 à 8h59

Tout le monde s’accorde à dire que les entrepreneurs qui créent des TPE, qui deviennent ensuite des PME puis des ETI constituent le premier facteur de création de richesses, d’emplois et donc de croissance et pourtant… Voici quelques réflexions sur l’importance d’avoir un écosystème entrepreneurial fort en France.

Mon premier : Un entrepreneur. Avec ou sans diplôme, expérimenté ou pas, il est optimiste, travailleur, courageux. Il crée une entreprise, prend des risques en renonçant à un statut réputé plus stable. Il investit ses économies dans son entreprise et se rémunère peu. Son objectif: réussir en développant son idée, monter un business performant. Sa priorité est de créer de la valeur pour l’ensemble des parties prenantes de la société : salariés, partenaires, fournisseurs, consommateurs. Au final, ce sera l’Etat qui bénéficiera des impôts et taxes d’une société fleurissante.

Mon second : un constat : Entreprendre est une aventure merveilleuse semée d’embuches et de difficultés : Le financement est complexe. Les Ressources Humaines (les recrutements, les rémunérations, le droit du travail, les instances représentatives..) constituent un exercice épuisant. De plus, le questionnement est permanent : faut-il augmenter ses fonds propres ou investir ? S’endetter ou redistribuer (salariés ou actionnaires) ? Prioriser rentabilité ou croissance ? Se décider à aller à l’international ? etc... Et tout cela avec les aléas de la conjoncture et de la confiance dans notre économie et nos finances.


Mon troisième : la France. Pour encourager les entrepreneurs, il faut créer un écosystème favorable ! Ne soyons pas seulement dans la critique et reconnaissons que des mesures ont été prises et vont dans le bon sens.

- Pour le financement des PME : le développement des Business Angels, les lois Dutreil, les FCPI, le monde du capital-investissement, ALTERNEXT, la Médiation du crédit, la loi sur les délais de paiement…
- Pour l’innovation des PME : la création d’OSEO, le Crédit Impôt Recherche, la Jeune Entreprise Innovante.
- Pour simplifier le droit du travail : le recours aux ruptures conventionnelles qui ont permis de meilleures relations entre dirigeant et collaborateur, la création du statut de l’auto-entrepreneur qui a redonné envie d’entreprendre et a largement participé au dépassement des 500 000 créations d’entreprises en France.

Pour autant, tout n’est pas réglé. Il faut non seulement consolider et améliorer ce qui existe déjà et porte ses fruits, mais surtout simplifier, rationaliser et prendre des mesures simples et peu coûteuses qui puissent continuer à encourager l’entrepreneuriat.

Mon tout : une situation de malaise. Les entrepreneurs sont inquiets pour leur entreprise, pour leurs résultats, et pour leur avenir avec un risque fort de fuite ou de renonciation de cette communauté, force vive de la croissance.
Pourquoi cet acharnement sur le travail et la réussite éventuelle des entrepreneurs ?
Pourquoi autant d’instabilité fiscale et législative, pourquoi autant de « contributions exceptionnelles court-termistes » (ISF, IS, IR), pourquoi ne pas encourager la flexibilité, l’adaptabilité intelligente, pourquoi jouer sur le partage du gâteau au lieu de le faire grossir ?

Pourquoi taxer les revenus issus du fruit du travail des entrepreneurs : s’ils réussissent à vendre leurs produits ou services, n’est-ce pas parce qu’ils ont beaucoup travaillé, pris des risques, investit, crée de l’emploi, de la croissance, et donc tout simplement réussit ? Pourquoi les amputer d’une bonne partie de leurs plus value ? Devons-nous partir, établir les sièges de nos entreprises à l’étranger, privilégier la finance et nos patrimoines au détriment de la croissance de notre pays ? Devons-nous penser que les pouvoirs publics nous incitent à créer et à vendre dans d’autres pays ? Et devons-nous manager nos sociétés en fonction de la fiscalité et des lois plutôt que de l’économie, du bon sens et de notre passion !

Les débats sur la place des entrepreneurs sont d’actualité. Alors quelle est la réponse à nos interrogations ? : Donnez-nous la parole, écoutez-nous. Nous sommes tous prêts à faire des efforts, mais encore faut-il que cela serve les intérêts de la croissance et de l’emploi avec mesure et équité !

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Sandra le Grand est une entrepreneuse, fondatrice de CanalCE devenu Kalidea, vice-présidente de Croissance Plus.

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