On a volé 1 demi million de mètres cubes de carburant à la consommation française (soit 1,2 % d'un total de 50 millions de mètres cubes), et trois coupables désignés sont passés aux aveux.
Le premier, c'est le diesel. Comme les automobilistes français en consomment de plus en plus, ce qui nous oblige à importer plus de la moitié du diesel consommé dans l'hexagone, la consommation totale de carburant baisse, puisque les véhicules diesel sont plus sobres (mais beaucoup plus polluants) que les véhicules roulant à l'essence. La preuve : la consommation de super a chuté de 6,5 % l'an dernier d'après les statistiques communiquées hier par l'UFIP, l'Union Française des Industries Pétrolières. La consommation de diesel a elle, très légérement augmenté de 0,2 %.
Le second, c'est la crise. Les Français sont un petit peu moins partis en vacances toute l'année, ou encore partis moins loin, ou ont moins fait le tour de France, et ce d'autant plus que les carburants sont repartis à la hausse en 2012, atteignant à deux reprises le plus haut historique des prix du super et du diesel en France, ce qui motiva le fameux plan gouvernemental visant à réduire provisoirement les prix à la pompe de 6 centimes d'euro par litre.
Le troisième, c'est le changement des comportements. L'émergence de nouveaux moyens de transport en commun, avec l'arrivée des trams dans les grandes villes, la chasse à la voiture en centre-ville notamment à Paris, la promotion du vélo qui rencontre un franc succès partout où il est proposé en partage, et même désormais, les actions de communication en faveur de... la marche à pied, avec l'organisation de pédibus pour les enfants allant à l'école, tout cela mis bout à bout participe à la baisse de la consommation de carburant automobile.
Résultat, nous avons consommé en 2012 autant de carburant qu'en l'an 2000. Mais, il y a un mais tout de même, la part écrasante que prend désormais le diesel, avec 81,6 % des ventes, n'est pas une bonne nouvelle du tout. Les raffineries françaises sont incapables de délivrer tout le fuel demandé qui est donc importé pour moitié, mais dans le même temps, elles produisent trop d'essence, qui est revendue à perte ou sans profit là où l'on peut. Résultat, le diesel est tous les jours plus compliqué et plus couteux à produire, à acheter, et à apporter jusqu'à l'une des 13 000 stations service françaises...