Un bain de sang. Trente otages, dont un Français, et onze islamistes, dont un autre Français, auraient été tués hier soir durant l'assaut donné par l’armée algérienne, selon Reuters, sur un site gazier situé dans la région d'In Amenas au sud-est de l’Algérie. L'opération a semble-t-il duré huit heures. Cette nuit, la confusion règne encore, les forces spéciales algériennes ne contrôlant qu’une partie du site. Certains preneurs d'otages seraient encore retranchés dans l'usine.
D’après le porte-parole des "Signataires par le sang", le groupe islamiste armé à l'origine de la prise d'otages survenue mercredi, le bilan serait encore plus lourd : au moins 34 ou 35 morts parmi les otages occidentaux, et 15 parmi les djihadistes. Le chef du commando aurait été tué. Les terroristes exigent la fin de "la croisade" de l'armée française au Mali.
Par ailleurs, d’après certaines sources présentes sur place, un certain nombre d’otages auraient réussi à s’échapper, sans doute une quinzaine. Et 600 Algériens ainsi qu'un Français, deux Britanniques et un Kényan ont pu être libérés lors de l’intervention.
Hier après-midi, François Hollande avait justement exprimé sa crainte que la prise d'otages se dénoue « dans des conditions dramatiques ». Les autorités algériennes semblaient décidé à recourir à la force, face à des islamistes lourdement armés. Le bain de sang était-il évitable ? La polémique ne fait que commencer.