A quoi bon se faire du souci pour la dette publique de 1830 milliards d'euros au sens de Maastricht à fin 2012, sans compter les 700 milliards d'engagements divers, principalement les retraites futures des fonctionnaires d'aujourd'hui ?
D'après une étude rendue publique hier par l'INSEE, si la France était à vendre sur le plateau de Monopoly mondial, un bon joueur pourrait en retirer 14 000 milliards d'euros à la louche. L'Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques a en effet évalué la valeur de la France , et de tout ce qui se trouve sur son territoire, biens privés comme publics, à 13620 milliards d'euros à fin 2011, en progression de 5 % par rapport à 2010. On peut donc au doigt mouillé estimer qu'à fin 2012, la France valait encore un poil plus, sauf à considérer que le changement de majorité mais surtout les hausses d'impôts qui ont été décidées ont dégradé la valeur du produit.
A mettre dans la balance de la valorisation, pêle-mêle : tout ce que les particuliers, les entreprises et les administrations, Etat compris, possèdent. En face, les dettes publiques et privées, auxquelles s'ajoutent les fermetures d'entreprises et d'usines et la baisse du marché de l'immobilier en valeur et en volume, tout un tas d'aspects qui viennent en déduction, forcément, de la valeur du "tout". Bien entendu, tout ceci reste très théorique, sauf à imaginer qu'un jour l'on s'achète les pays comme... l'on s'achetait autrefois des territoires, parfois des provinces. N'est ce pas ce qui est arrivé à la Louisiane, et plus tard, la Corse, Nice ou encore la Savoie ?
Mais bien sûr, il y a un truc. Sur les 14 000 milliards de valorisation théorique de la France, l'essentiel, au moins les trois-quarts, est représenté par les actifs immobiliers, principalement détenus par vous, nous, moi. Tous les bouts de terrains, de forêt, de montagne, mais aussi les maisons ou les appartements en ville valent tous réunis plus de 10 500 miliards à fin 2011. On saura fin 2013 si cette valeur a baissé depuis, le temps que les ordinateurs de l'INSEE opère la méga addition, mais surtout la méga extrapolation.