Mika, Lady Gaga, Justin Bieber, Psy… et si les clips de tous ces artistes internationaux, distribués en France par Universal, disparaissaient bientôt de Youtube ? Sur la croisette de Cannes, où se déroule actuellement le Midem, le Marché international du disque et de l'édition musicale, le ton ne cesse de monter. Pascal Nègre, le patron d’Universal Music France, a purement et simplement menacé hier Youtube de retirer les clips de ses artistes.
Pourquoi donc ? Parce que la plate-forme de clips vidéos, créée en 2005, a décidé il y a dix jours de ne (presque) plus diffuser de publicités avant les clips. En fait le contrat de partage de revenus publicitaires signé en 2010, après trois ans de négociation, avec la Sacem (Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique) est arrivé à échéance au 1er janvier 2013 et n’a pas pu être reconduit faute de consensus. Grâce à cet accord, les auteurs, les auteurs-réalisateurs, les humoristes, les compositeurs et les éditeurs de musique dont le répertoire est géré par la Sacem étaient rémunérés pour la diffusion de leurs œuvres sur YouTube, grâce aux spots publicitaires. Or plus de pubs, plus d’argent pour tout ce petit monde ! Le manque à gagner pourrait s’élever à plusieurs centaines de milliers d’euros, Youtube étant devenu pour bon nombres de labels et de distributeurs la seconde source de revenus derrière iTunes.
Dès lors, à quoi bon laisser Youtube diffuser les vidéos de ses artistes, se dit la major ! « Nous demanderons à YouTube d'enlever nos vidéos clips », a-t-il menacé. A moins de partager à nouveau le cash généré par la diffusion de leur musique.
Seulement, si la menace était réellement mise à exécution, comme cela a déjà été le cas en Allemagne et en Angleterre, Youtube se retrouverait tout de même embêté. Et les internautes, qui n’auraient plus accès aux derniers tubes de leurs artistes préférés aussi ! En France, rien que sur la page d'accueil de Youtube, il y a 2,7 millions de visiteurs uniques par jour. Tous ne viennent pas visionner des clips d’artistes Universal évidemment, mais un certain nombre tout de même !
Bref, les négociations se poursuivent. En Suisse, elles durent depuis trois ans... Youtube n’a lui aussi aucun intérêt à stopper la monétisation des vidéos. Ironie de l’histoire, il y a quelques semaines, c’était Google, sa maison-mère, qui voyait ses pubs coupées inopinément par Free !