Les Banques Alimentaires françaises sont déçues. La proposition de la Direction générale Emploi, affaires sociales et inclusion de la Commission Européenne n’est pas à la hauteur des enjeux. Le "Fonds européen d’aide aux plus démunis" place l’aide alimentaire au second plan des priorités européennes.
Une politique globale "fourre-tout" n’est pas la solution. Un programme où l’aide alimentaire côtoie la distribution de vêtements et autres biens de base sans véritable logique ; une enveloppe de 2,5 milliards d'euros insuffisante alors que nous demandions 4,75 milliards d'euros ; des co-financements qui ne feront que compliquer les processus de décisions.
Pourquoi risquer la mise en place d’un programme "fourre-tout " ? Familles mono-parentales, SDF, étudiants, personnes en situation irrégulière, jeunes retraités, chômeurs longue durée, accidentés de la vie, jeunes diplômés au chômage…Quel est leur point commun ? L’accès à une aide alimentaire gratuite, sûre et efficace. 18 millions d’Européens les plus démunis en bénéficient.
L’aide alimentaire est le premier pas vers le lien social. Elle permet aux bénéficiaires, aux travailleurs sociaux, aux bénévoles de se retrouver autour de l’alimentation, incontournable vecteur d’inclusion sociale. Pour des personnes très différentes, elle est bien souvent le moyen de retrouver un sentiment de dignité quand l’espoir de se relever est parfois très mince.
C’est la porte entrouverte, indispensable pour recréer un lien social pérenne. Il est totalement inacceptable que l’aide alimentaire ne soit qu’une option dans une politique européenne globale de lutte contre la pauvreté et l’exclusion.