-20 %. Les mises en chantier de logements neufs sont tombées au plus bas l'an dernier selon les chiffres officiels du ministère du Logement. Il s'est construit 304 000 logements, loin, très loin de l'objectif de 500 000 logements construits par an qui seul, permettrait de faire dégonfler un brin la bulle immobilière et de résoudre le dramatique problème du mal-logement. Rappelez-vous simplement que pour un ménage français sur trois, le logement pèse pour 50 % dans le budget familial, ce qui est intenable sur la durée.
La raison à l'effondrement du marché ? Il n'y a plus d'acheteurs. Le dispositif Scellier, qui motivait 20 à 30 % des mises en chantier, en priorité de logements collectifs, a disparu en fin d'année, remplacé par le dispositif Duflot qui ne suscite pas l'enthousiasme, loin s'en faut (lire : Pourquoi je n'achéterai jamais un logement Duflot). Les autres dispositifs, comme le prêt à taux zéro, qui a été réformé et restreint, ne remplissent plus leur rôle d'accompagnement du marché. Et puis enfin, il faut bien rappeler que malgré la baisse des taux de crédit bancaire, près de 1 % en 2013, au plus bas depuis 15 ans, les banques ont dans le même temps considérablement durci les conditions d'accès au crédit. (A lire sur le même sujet : Faut il acheter ou louer en 2013 ?)
Mais il y a une autre raison, plus sournoise celle-ci : les octrois de permis de construire se font de plus en plus difficiles. Soit parce que les terrains à batir se font rares, soit parce que les communes sont en pleine révision de leur POS (Plan d'Occupation des Sols) pour les transformer en PLU (Plan Local d'Urbanisme) comme les y oblige la loi, gelant mécaniquement une partie des projets... Soit parce que les recours des tiers contre les permis (associations, voisins) se font de plus en plus systématiques et oppressants.
Le drame, c'est que pour 2013, les perspectives ne sont pas meilleures, bien au contraire. Chez Nexity, numéro 1 français du secteur, on parle d'un nouveau repli de.. 20 à 30 % des mises en chantier dans certaines régions de France. A l'échelle du pays, un nouveau recul de 10 à 15 % du nombre de nouveaux logements construits sur l'année est plus que probable. Les professionnels du batîment tirent déjà depuis plusieurs mois la sonnette d'alarme, annonçant un risque désormais avéré de 20 000 destructions d'emplois dans le secteur du bâtiment.