Présidentielles américaines : le Capitole au pied d’une “falaise”

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Par Gilles Sengès Modifié le 31 octobre 2012 à 6h23

Et si le duel Obama-Romney dans la course à la Maison Blanche était secondaire par rapport à l’élection au Congrès ?

Traditionnellement, tout président des Etats-Unis quel qu’il soit se trouve placé sous l’étroite surveillance du Capitole. Mais rarement la composition de ce dernier ne s’est avérée aussi importante que cette année. A court terme, en tout cas, les spécialistes et les marchés financiers vont regarder de très près les résultats des scrutins pour le renouvellement complet de la Chambre des représentants et de 31 des 100 sièges du Sénat qui s’annoncent décisifs pour l’économie américaine.

La raison en est le Budget Control Act de 2011, une loi qui prévoit la fin, au 31 décembre 2012, d’un certain nombre d’abattements fiscaux dont bénéficient actuellement les salariés et les entreprises américaines et, parallèlement, l’entrée en vigueur d’un programme drastique de réduction des dépenses publiques. C’est ce que les commentateurs américains appellent le "fiscal cliff".

En l’état actuel, si les élus démocrates et républicains n’arrivent pas à s’entendre sur un compromis, cette "falaise fiscale" a toutes les chances de faire basculer les Etats-Unis dans une nouvelle récession. Selon le Congressional Budget Office (CBO), le bureau du budget du Congrès, l’application pure et dure de la nouvelle loi réduirait certes le déficit budgétaire de 560 milliards de dollars mais entraînerait aussi une baisse de plusieurs points du Produit intérieur brut américain et propulserait le chômage à plus de 9 % de la population active avec 2 millions de demandeurs d’emploi en plus.

Vue la fragilité de la reprise économique, outre-Atlantique, le bon sens voudrait que les législateurs s’accordent sur une médecine mois forte. Cela n’a pas pu être le cas avec le Congrès issu des urnes en 2010, entre des républicains qui prônent de tailler dans les dépenses et de maintenir les baisses d’impôts et des démocrates favorables à un "mix" plus équilibré.

A l’heure actuelle et jusqu’au 31 décembre, le Sénat est composé de 53 démocrates et 47 républicains à l’inverse de la Chambre des représentants dominée par le parti de Mick Romney avec 241 élus contre 194 pour celui de Barak Obama. Selon les sondages, le scrutin du 6 novembre s’annonce très serré au Sénat avec un léger avantage aux démocrates qui n’arriveraient pas à reprendre le contrôle de la Chambre des représentants.

Autant dire que la tache s’annonce compliquée pour le futur président des Etats-Unis qu’il s’appelle Obama ou Romney…avec pour commencer une falaise à escalader.

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Ancien rédacteur en chef des Échos, Gilles Sengès a été correspondant en Grande-Bretagne, aux États-Unis et en Espagne.

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