Allô monsieur le ministre, ici entreprise en difficulté. Les ministères du Travail et du Redressement productif viennent régulièrement en aide à des sociétés (de plus de 400 salariés) qui rencontrent des problèmes ponctuels ou structurels. Qu’il s’agisse de sauver quelques emplois, d’aider à négocier un prêt, d’assurer une médiation en cas de conflit, de jouer les facilitateurs auprès d’une banque, d’un actionnaire, d’un investisseur, d’un fond ou d’un dirigeant : les super fonctionnaires arrivent à la rescousse.
Michel Sapin, ministre du Travail, et Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, ont présenté hier en Conseil des ministres leur bilan en la matière. En tout, tous dispositifs confondus, 1 900 entreprises en difficulté seraient suivies et prises en charge par l'Etat, même s’il reste difficile de savoir, confidentialité oblige, qui est concerné. Son intervention aurait permis notamment de préserver environ 46 000 emplois (sur un total de 55 500 menacés) et d’aider au déblocage de 440 millions d'euros de crédit pour ces entreprises en mal d’un nouveau souffle.
En fait, rien de vraiment nouveau sous la lune : cette aide est apportée par l’Etat aux boîtes qui connaissent une mauvaise passe notamment par l’intermédiaire du Comité interministériel de restructuration industrielle (CIRI), créé en 1982 et qui a fêté ses 30 ans en septembre dernier. Ce Comité peut aussi bien donner des conseils que faciliter un rapprochement entre deux entreprises ou aider à une restructuration financière ou à un étalement des créances fiscales et sociales. Seul Nicolas Sarkozy a créé la médiation inter-interprises, pour aider patrons et fournisseurs à retrouver le chemin d’une saine collaboration. Et Arnaud Montebourg a mis en place des commissaires pour venir aussi en aide aux PME de moins de 400 salariés.
Seul problème, comme le souligne Slate.fr, « dossier traité ne signifie pas entreprise « sauvée » mais juste dossier « traité ». Ni plus ni moins ».