Ce n’est jamais que la troisième année consécutive ! Le fameux point d’indice, base de calcul du salaire des agents, va rester « gelé » cette année, comme l’a déclaré hier, visiblement à regret, Marylise Lebranchu, ministre de la Fonction publique, à l'issue d'une série de négociations. En clair, pas de hausse de salaire pour les 5,2 millions de fonctionnaires français, malgré l’arrivée de la Gauche au pouvoir, à l’exception de 126 000 agents (de catégorie C, c’est-à-dire sans diplôme ou niveau infra Bac type CAP ou BEP, et qui perçoivent donc les rémunérations les plus basses). Eux vont bénéficier d’une petite revalorisation de leur paie… Mais sinon : les caisses de l’Etat sont vides !
D’après les syndicats, le point d’indice a augmenté moins vite que l’inflation depuis 2000, d'où une détérioration du pouvoir d'achat des serviteurs de l'Etat. En revanche, il faut souligner que les primes et les indemnités ont continué à augmenter : de 6,4% en 2010 et de 7,5% en 2009. En outre, l’avancement au fil des années d’ancienneté reste automatique et permet donc aux agents d’accroître leurs revenus.
Cherchant sans doute à atténuer la déception, la ministre a insisté sur le fait qu’en cas de retour de la croissance, les fonctionnaires auraient aussi droit à une part du gâteau. Bref, le gouvernement demande aux fonctionnaires de prendre leur mal en patience, en attendant les lendemains qui chantent. Seulement, si l'on en croit les prévisions de la Commission européenne fin 2012, la croissance ne serait que de 0,4% en 2014... Pour l’anecdote, à Singapour, lorsque la croissance a frôlé les 15% en 2010, les 74 000 fonctionnaires ont reçu un bonus équivalent à un troisième et un quatrième mois de salaire.
Les syndicats planchent évidemment déjà sur une nouvelle journée d'action pour protester contre cette décision.