Suggestion pour rendre plus compréhensibles les décisions du gouvernement : remplacer Jérome Cahuzac par Christophe Dechavanne et Victoria Silvstedt, et transformer la Roue de la Fortune en géante "Roue des impôts". Car on a vraiment l'impression que les nouveaux impôts et taxes sont inventés (et annoncés) les uns après les autres, sans cohérence d'ensemble, quand une politique fiscale se conçoit d'un bloc. Ce n'est pas Economie Matin qui le dit, mais Thomas Piketty, économiste plutôt classé à gauche et auteur de la fameuse révolution fiscale, dont on a beaucoup parlé pendant la campagne présidentielle en 2012... et qui semble définitivement tombée dans l'oubli.
Dernière cible en date pour un gouvernement aux abois qui cherche par tous les moyens à créer de nouvelles recettes, plutôt que de chercher à faire des économies : Les allocations familiales. L'idée à la mode (suggérée par la Cour des Comptes) est de les soumettre à l'impôt sur le revenu. C'est bien un impôt nouveau dont il est question, et non une économie budgétaire : l'argent sort, arrive sur le compte bancaire des familles, et remonte via l'impôt, allourdissant un peu plus la ponction fiscale.
Le premier Minstre devrait envoyer dans la semaine des lettres de cadrage budgétaire qui pourraient officialiser l'idée de "taxer les allocs". C'est oublier que les familles ont déjà vu la part fiscale par enfant passer de 2336 euros à 2000 euros... mais elles n'en auront pleinement conscience, et en mesurerons les conséquences que lorsqu'elles rempliront leur déclaration de revenus, à partir du mois de mai.
Tout l'enjeu d'une taxation des allocations familiales, c'est d'arriver à imaginer un mécanisme qui permette d'épargner les familles les plus fragiles, sachant qu'il en existe aussi au sein de la fameuse "classe moyenne". Assommées par le prix du logement, qui peut mobiliser parfois plus de la moitié de leurs revenus, certaines familles nombreuses sont à 100 euros près à la fin du mois. Une taxation des allocations qui reviendrait à ponctionner deux, trois mois par an d'allocations aurait chez certains des conséquences désastreuses.
Prochaine étape pour le gouvernement : imaginer un projet de loi, ou laisser à des parlementaires soclailistes la charge douloureuse de porter une proposition de loi, et voir quelle sera la réaction des familles et de leurs représentants... qui sont aussi des électeurs en puissance. A un an des élections municipales, le sujet est explosif.