Bon, c'est toujours mieux que 0 %, mais on est loin des 0,8 % auxquels le gouvernement était encore accroché voici peu. Certes, Jean-Marc Ayrault puis François Hollande ont tous les deux reconnus ces derniers jours que ce chiffre ne serait pas atteint, mais restent évasifs sur leur nouvel objectif.
La Commision Européenne, elle, a fait ses calculs, et présentera ses prévisions de croissance demain, mais le chiffre a donc déjà fuité : 0,1 % au mieux en 2013, mais surtout, un objectif de réduction des déficits publics, les fameux 3 % du PIB des critères de Maastricht, désormais intenables aux yeux des prévisionnistes de Bruxelles. Au mieux, le déficit public français devrait être contenu à 3,6 % d'après la Commission.
La conséquence d'une croissance nulle ou presque par rapport aux prévisions du gouvernement c'est qu'il va manquer au bas mot 10 milliards au budget de l'Etat cet année. Il faudra donc créer de nouvelles recettes, (la fiscalisation des allocations familiales en serait une) ou... réduire les dépenses publiques, ce qui reste toujours aussi compliqué semble t-il.
Au moins la Commission Européenne devrait être indulgente avec la France semble-t-il, résignée à admettre que la France n'est pas seule responsable de cette situation, mais que la croissance nulle est exogène. Même l'Allemagne devrait faire seulement 0,4 % cette année. Reste que les pays européens vertueux (aux budgets équilibrés) comme l'Allemagne ou encore le Danemark vont sans doute râler...