Moins à l’aise que les hommes sur ce territoire, les femmes entretiennent une relation distanciée avec les médias. Se sachant attendues, voire scrutées, elles prennent la parole plus par devoir envers la cause qu’elles défendent ou l’entreprise qu’elles représentent, que par goût de la lumière. Pourtant leur approche souvent différente des dossiers apporte une réelle plus-value au débat public.
Les femmes sont les grandes absentes des médias. Quel que soit le support, quel que soit le sujet ou le domaine d’activité évoqué, leurs témoignages ne s’y livrent qu’avec parcimonie. N’auraient-elles pas en elles les connaissances et l’expérience, autrement dit l’expertise requise pour témoigner avec justesse ? Une question que l’on est en droit de se poser quand on constate jour après jour que seuls 18 % des experts ou témoins interrogés sont des femmes et que leur temps de parole dans les magazines ou sur les plateaux est d’à peine 30 % (1).
Un manque de légitimité injustifié
Un différentiel qui s’explique par la conjonction de plusieurs facteurs qui continuent toujours de jouer en défaveur des femmes. A commencer par l’influence culturelle qui nous incite à penser que « la légitimité du savoir est masculine », comme l’avait fort bien souligné la réalisatrice Michèle Reiser dans son rapport de 2011 (2). Dans l’imaginaire collectif l’homme serait plus crédible, dépositaire de siècles de savoir et de sagesse : comme si la connaissance était génétique. Consciemment ou inconsciemment, par facilité ou en raison d’un lobbying plus poussé des hommes, les médias reproduisent ces schémas classiques et finissent par invités régulièrement les mêmes grands témoins qui dominent la chaîne alimentaire des experts, au détriment de regards nouveaux sur les enjeux évoqués.
Retrouver la confiance
A la longue, cette vision stéréotypée a des conséquences néfastes sur la représentation que les femmes ont d’elles-mêmes et qui finit par les confiner dans un rôle secondaire où elles intériorisent un sentiment d’impuissance. Autre facteur déterminant, elles sont moins à l’aise avec leur image qui sera immanquablement davantage scrutée que celle des hommes, qui imposent ainsi plus facilement leur leadership. Résultat, elles peuvent être tentées de décliner l’invitation et de choisir de ne s’exprimer que lorsqu’elles se sentent capables d’apporter une réelle plus-value au sujet. Et c’est ainsi que l’homme finit par parler à la place de la femme, y compris sur des thématiques qui lui sont spécifiques. Pourtant, ces femmes ont des choses à dire et souhaiteraient être mieux entendues. Mais pour cela, il faut qu’elles retrouvent confiance en elles, et qu’elles se familiarisent avec les codes de l’expression médiatique.
Acquérir des automatismes
Dans une société hyper-médiatisée, impossible en effet de faire l’impasse sur le sujet et la maîtrise des outils de communication devient le passage obligé de tout responsable d’organisation ou cadre dirigeant. Le recours à un professionnel, peut leur permettre de gérer leurs inhibitions et se sentir plus à l’aise lors d’un débat ou face à un journaliste. Des, séances de média training, sont ainsi l’occasion d’acquérir des automatismes pour éviter les pièges, organiser son discours et exprimer clairement sa pensée, tout en conservant son authenticité. Le moyen de retrouver toute leur place dans le débat public et de redynamiser le grand brassage des idées, ce dont chacun au final se réjouira.
(1)Etude du CSA sur la présence des femmes dans les émissions d’information.
(2) Commission sur l’image des femmes dans les médias : les expertes : bilan d’une année d’autorégulation – 2011- ministère des Affaires sociales et de la Santé.