L’avenir des villes est un enjeu à la fois démographique, économique, énergétique et écologique. D’après les Nations Unies, 75 % de la population mondiale résidera en zone urbaine d’ici à 2050. Un phénomène inexorable nécessitant d’importantes mutations dans les politiques publiques et des investissements massifs visant à rendre ces villes intelligentes. D’ici à 2016, le marché des « smart cities » devrait représenter quelque 1 000 milliards de dollars.
D’après un rapport élaboré par Smart Cities Market Research, les villes de plus de 500 000 habitants ont une démographie augmentant en moyenne plus rapidement que les villes moins peuplées. Le marché des villes dites intelligentes apparaît donc comme extrêmement important et attire logiquement l’intérêt des acteurs industriels. Au cours des 20 prochaines années, l’ampleur des investissements dans les infrastructures urbaines devrait ainsi le chiffre astronomique de 30 trillions de dollars à l’échelle de la planète.
De fait, réduire les émissions de gaz à effet de serre fait désormais partie des priorités des autorités locales et nationales, d’autant que les villes figurent parmi les principaux émetteurs. Dans ce contexte, mettre en place des programmes pour rendre les villes intelligentes devient une réelle option politique et économique pour les gouvernements et les mairies. Déployer des technologies comme les réseaux ou les compteurs intelligents, ou encore des véhicules électriques et des systèmes améliorant la régulation du trafic automobile font partie des principales pistes actuellement expérimentées par les agglomérations.
C’est donc assez logiquement que des géants comme l’Américain General Electric, troisième groupe mondial derrière Exxon et la banque JP Morgan Chase, s’intéressent de manière croissante à la révolution des villes intelligentes. En février, le conglomérat présent aussi bien dans l’énergie, les transports ou les médias prévoit d’investir un total de 25 milliards de dollars dans les énergies propres et renouvelables d’ici à 2020.
Une première enveloppe de 12 milliards de dollars a d’ores et déjà été débloquée. Elle servira à financer la recherche de nouvelles solutions dans les énergies alternatives et notamment pour remplacer l’eau dans le processus de la fracturation hydraulique. Tandis que l’autre partie des investissements doit servir à réduire le coût de production des turbines à vent exploitées par General Electric et ainsi faire baisser la part du nucléaire dans la production d’électricité. Deux projets qui entrent dans la démarche « Ecoimagination » du groupe, qui a pour objectif de « générer des solutions pour l’avenir » en promouvant les énergies renouvelables et les smart grids.
En effet, d’après les Nations Unies, 75 % de la population mondiale vivra en zone urbaine en 2050. Une mutation majeure posant des défis extraordinaires pour les pouvoirs publics qui auront la charge de faire fonctionner de manière stable et efficace les infrastructures et les transports. L’approvisionnement en ressources comme l’eau ou l’électricité se trouve naturellement en danger si rien n’est fait pour moderniser les réseaux et les rendre plus efficients.
A cet égard, des villes comme Séoul, Yokohama ou encore Amsterdam font figure de pionnières en la matière. S’appuyant sur les réseaux et compteurs intelligents et le numérique, ces villes cherchent à rationaliser au maximum leurs fonctionnements afin de garder leurs environnements viables, d’autant qu’elles doivent faire face à d’importants défis démographiques et, ou, environnementaux, de risques sismiques ou encore d’espace disponible réduit.
Et la France également se met à l’heure des smart grids. La région lyonnaise a par exemple été sélectionnée pour expérimenter les compteurs Linky, développés par ERDF et destinés à réguler la consommation d’électricité. Quant à Nice, la ville fait partie des plus avancées en matière de réseaux intelligents. La start-up niçoise, Qualisteo a ainsi levé 2 millions d’euros pour développer et diffuser une solution intitulée Wattseeker, permettant aux bâtiments professionnels de réaliser 30 % d’économie sur leurs factures électriques en quelques semaines seulement.