La France a connu une nouvelle fois une hausse des demandeurs d’emploi d’un mois sur l’autre, en l’occurrence pour le mois de janvier 2014. Cette situation n’est pas très étonnante et il faut l’insérer dans un contexte global de difficile reprise avec : un climat des affaires et une confiance en l’avenir encore timide et un écart croissant entre l’idéal citoyen et la réalité des politiques économiques qui ne vont plus dans l’intérêt collectif.
BNPParibas Research propose une explication économique du problème de cette nouvelle assez peu encourageante :
Il y a tout d’abord le climat des affaires : l’enquête de confiance des ménages de l’INSEE est décevante et la confiance des ménages a beaucoup plus de mal à repartir que la confiance des entreprises. La principale explication est liée à la situation du marché du travail. Cette situation empire et l’évolution des inquiets concernant la situation du marché du travail ne s’améliore pas. En conséquence de quoi, la chute de la consommation des ménages au mois de janvier est impressionnante. Elle baisse de 2,1 % au mois de janvier avec une contribution forte des dépenses d’énergie du fait des températures assez douces. Mais il y a aussi la baisse des achats automobiles et l’équipement du logement du fait d’un changement de la fiscalité au 1er janvier 2014. Ceci est important car au fonds si l’on retire les postes énergie et automobile, l’évolution des autres postes de consommation est plutôt positive d’après BNPParibas Research.
Quant aux statistiques de pôle emploi, nous le savons maintenant elles ne sont pas bonnes pour janvier 2014 et le nombre de demandeurs d’emploi continue d’augmenter à un niveau pourtant faible mais symbolique : on comprend bien que la reprise est vraiment très fragile.
C’est ainsi que le nombre de demandeurs d’emploi sans activité a continué à grimper en janvier, avec 8.900 nouveaux inscrits à Pôle emploi (+0,3 %), portant leur nombre au niveau record de 3,31 millions. En incluant les chômeurs ayant eu une activité réduite (+23.600 en janvier, soit +0,5 %), 4,92 millions de demandeurs d’emploi étaient recensés à la fin du mois dernier. Le mois de janvier a aussi marqué un coup d’arrêt à l’embellie observée chez les jeunes depuis le printemps 2013 : leur nombre est resté stable le mois dernier, mais est toutefois en baisse de 1,4 % sur un an. C’est donc après l’échec de l’inversion de la courbe du chômage fin 2013, que le ministre du Travail Michel Sapin s’est fixé une nouvelle échéance, avec un objectif de reflux à la fin de l’année. La question que l’on peut se poser est celle du rythme du reflux…
La semaine dernière, le ministre du Travail a plaidé pour une prise en compte de l’emploi des seniors dans les contreparties aux allègements de charges pour les entreprises, assurant que le Medef était «sensible» à cette revendication dans le cadre du pacte de responsabilité, arme ultime du gouvernement dans la lutte contre le chômage. Autre signe de la violence et de la longueur de la crise, le nombre de demandeurs d’emploi de longue durée (plus d’un an) a continué à augmenter (+1,1 % sur un mois, 12,3 % en un an). Plus de 2 millions étaient recensés le mois dernier, un plus haut historique.