La démocratie suisse, frappée au coin du bon sens... 67,9 % des Suisses interrogés par référendum dimanche 3 mars ont approuvé la votation déclenchée par Thomas Minder, chef d'entreprise et sénateur de l'Union démocratique du centre (UDC), catégorisée "droite populaire" en dehors de Suisse bien que l'UDC rassemble 35 % des suffrages à chaque élection et dispose de ministres au gouvernement collégial depuis des lustres... et soit donc capable de rassembler plus de deux suisses sur trois sur un projet de loi soumis à référendum.
Le texte approuvé par les suisses imposera désormais aux chefs d'entreprise suisses de soumettre toute décision qui concerne leur rémunération, retraites, primes, actions gratuites ou stock-options, au vote des actionnaires réunis en assemblée générale. Dans la plupart des grands groupes, ce genre de "mesures" est décidé en conseil d'admnistration, ou siègent bien souvent des membres cooptés par le président de la société.
Les parachutes dorés, qui offrent de larges primes aux patrons sur le départ seront quant à eux interdits, toujours selon le projet de loi. Une mesure jugée difficile à appliquer par certains juristes d'entreprise.
Les sanctions prévues par le texte vont en tout cas d'une amende correspondant à six années de revenus du patron fautif, à trois années de prison.