Polllue, pollue pas ? Ces deux là ne sont pas d'accord sur le sujet. Delphine Batho, ministre de l'Ecologie, a affirmé une nouvelle fois ce week-end sur France 3 que les véhicules diesel, et pas seulement les plus anciens, étaient polluants, justifiant ainsi la hausse des taxes sur ce carburant dans le cadre du plan général visant à instaurer une fiscalité écologique. Plus légère pour les productions et consommations d'énergie vertueuses, plus lourde pour les autres.
Mais Arnaud Montebourg, le ministre délégué au redressement productif, n'est pas d'accord. "Plutôt que de pénaliser les automobilistes et les constructeurs, je préfère inciter à la conversion" a-t-il déclaré hier sur Europe 1. Et de prôner la création d'un nouvelle prime à la casse, destinée à accompagner le remplacement des vieux véhicules diesel, dont tout le monde admet qu'ils sont effectivement très polluants, surtout dans le transport. Et c'est là que Montebourg est Batho sont en désaccord, car pour Batho, donc, même les véhicules diesel les plus récents restent polluants. Et de recommander de se tourner vers les véhicules hybrides par exemple, majoritairement motorisés à l'essence, même si Peugeot-Citroën a lancé une série de véhicules hybrides diesel, ce qui est un brin audacieux pour ne pas dire bizarre.
Les moteurs embarqués dans les véhicules hybrides sont en effet de petits moteurs, destinés à charger des petites batteries et alimenter en direct les moteurs électriques qui meuvent le véhicule. Un "petit" diesel n'a donc pas forcément beaucoup de sens, alors que la technologie diesel reste plus complexe à mettre en oeuvre que l'essence, plus coûteuse aussi, plus lourde et les gaz d'échappement seront toujours plus polluants que les gaz de combustion de l'essence, même avec les meilleurs pots d'échappement et filtres à particules (coûteux) qui soient.
Au final, même s'ils ne sont pas d'accord, on sent bien que le gouvernement réfléchit à des mesures d'aides au secteur automobile, et est pleinement conscient que la hausse des taxes sur le diesel pourrait encore peser un peu plus sur les contre-performances de Peugeot Citroën et Renault, qui restent essentiellement des dieselistes. D'où l'idée d'une prime à la casse qui pourrait cibler spécifiquement les véhicules diesel anciens.
Les automobilistes qui roulent encore au super, payent depuis toujours 20 centimes plus cher leur essence que les dieselistes, et qui seraient exclus d'un tel dispositif s'il voit le jour, apprécieront !