Guerre au Mali : Si l’opération Serval se poursuit après mars, il faudra augmenter le budget

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Par Jean-Bernard Pinatel Publié le 8 février 2013 à 9h07

D’abord une remarque, il est préférable de parler de « surcoût ». En effet même en dehors de tout engagement les forces armées existent, les militaires sont payés, s’entrainent, les matériels sont entretenus. Néanmoins une opération extérieure entraîne des surcouts. Dans la guerre au Mali, les militaires qui n’étaient pas pré-positionnés en Afrique couteront plus cher (soldes opex). Mais les dépenses les plus importantes sont liées au coût de transport des hommes et des matériels et des munitions aériennes. Il a fallu d’urgence louer des avions de transport. De plus, les munitions aériennes coutent très cher. L’armée de l’air utilise des bombes américaines GU12 guidées par laser qui valent à l’unité environ 10000 dollars ; le missile AASM de Sagem dont la précision est métrique coute environ 350 000€. Il est utilisé quand on doit tirer à proximité de civils,, notamment en ville, pour limiter les risques collatéraux.

Le surcoût fourni par le Ministre de la Défense est de 2,7 millions d’euros par jour en moyenne. On peut donc penser que Serval a entrainé un surcoût après un mois d’opérations de 80 millions d’euros. Il faut toutefois souligner que ce montant ne comprend pas l’usure supplémentaire induite sur les matériels qui devra être prise en compte dans la révision de la programmation militaire. Cela devrait se traduire logiquement par l’accélération du remplacement de certains matériels et donc des dépenses d’équipement supplémentaires.

Ce coût est-il supportable dans le cadre du budget actuel ? Le budget 2013 a prévu une provision de 630 millions d’euros pour les opérations extérieures. Une partie de ce budget est déjà hypothéqué par les forces qui sont encore déployées en Afghanistan. Il est clair que si notre intervention au Mali se prolongeait au-delà de mars avec le même volume de force, cette enveloppe demanderait à être abondée lors du collectif budgétaire d’octobre ou accélérer encore plus le retrait de nos troupes du théâtre Afghan.

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Général (2S) et dirigeant d'entreprise, Jean-Bernard Pinatel est un expert reconnu des questions géopolitiques et d'intelligence économique. Il est l'auteur de "Russie, Alliance vitale" paru dernièrement aux éditions Choiseul. Il anime aussi le blog : www.geopolitique-géostratégie.fr

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