Il n’y avait qu’un pas pour que Citroën mixe la déclinaison Racing de la DS3 avec sa carrosserie découvrable. C’est désormais chose faite, à un prix qui défie moins la concurrence que votre compte en banque.
Technique
Sur le plan technique, ne cherchez pas les surprises, il n’y en a pas. On retrouve une caisse identique à celle de n’importe quelle DS3 Cabrio. Entendez par là que l’auto pèse toujours 25 kg de plus que la berline équivalente et présente les mêmes renforts (deux aux extrémités supérieures du pare-brise, un élément rigide transversal fixé derrière la banquette arrière, ou des masselottes arrière prévues pour contrecarrer les éventuelles vibrations de structure). Rien de plus.
Sans quoi, les attributs de la DS3 R sont là, toujours les mêmes : monte pneumatique de 18 pouces en 215/40, voies élargies, freinage renforcé, assiette abaissée, suspension raffermie. Et même chose côté mécanique. Le 4-cylindres 1.6 THP reste fidèle au poste avec une puissance dépassant légèrement 200 ch pour un couple de 275 Nm disponible entre 2 000 et 4 500 tr/min. Suffisant pour perdre une quantité de points en moins de deux, l’auto affichant à peine 1 200 kg en théorie. À l’image du coach, on nous annonce effectivement un 0 à 100 km/h de 6,5 sec ou un 1 000 m d.a. de 26,5 sec. Enfin comme sur la berline, le THP 200 s’associe là à une boîte 6 mécanique et fait l’impasse sur l’option autobloquant.
Quant à son système de décapotage qui en fait une nouveauté, il consiste comme sur toute DS3 Cabrio en une toile dotée d’une vitre arrière en verre qui se replie complètement en chiffonnade en 16 secondes. Une manœuvre possible jusqu’à 120 km/h.
Sur route
Avant de s’installer, on remarque le look spécifique de la Cabrio R, qui n’est pas sans déplaire mais surtout, qui ne passe guère inaperçu. L’auto soigne clairement son look, et par la même occasion l’égo de son (sa) propriétaire. Les jantes d’un noir brillant tranchent avec le rouge vif des étriers de freins. On retrouve des touches de fibre de carbone véritable au niveau notamment du pourtour des passages de roues ou du diffuseur arrière. Puis vient cette fameuse peinture mate gris foncé très à la mode, et fragile (gare aux accrocs). Au premier abord, la Cabrio R prend donc les traits d’un modèle vraiment spécial. Seul couac, les deux bandes rouge posées sur les portières.
Qu’on aime ou pas cet élément contrastant avec l’obscurité de la carrosserie, sa nature fait un peu cheap. Il ne s’agit pas d’une bande de peinture ou d’un sticker se fondant discrètement avec la surface de la portière, mais d’un autocollant d’un bon demi-millimètre d’épaisseur. Pire, on retrouve le même bandeau collé sur le tableau de bord, devant le siège passager : ça n’est ni très joli, ni très agréable au toucher. Puis au sein du cockpit (et à ce prix-là), on aurait aimé des éléments en véritable carbone, comme à l’extérieur, toutefois on a seulement droit à quelques éléments en plastique imitant la fibre tressée. Hormis cela, la DS3 conserve un habitacle accueillant mêlant les formes et matières de façon assez élégante et dynamique. On dispose aussi de sièges baquets enveloppants étonnamment souples au premier abord, mais qui offrent en vérité un excellent maintien.
Une fois lancé sur route, on constate au départ la souplesse des commandes, la légèreté de la direction, l’attaque des freins particulièrement douce. Malgré l’appellation de l’auto, on est donc loin d’un quelconque univers typé ‘Racing’. Toile baissée, la note à l’échappement, sportive quoique non ostentatoire, suggère toutefois qu’il y a matière à s’amuser. Et lorsque le trafic s’évapore pour nous laisser le champ libre, on constate en effet rapidement la bonne santé de la mécanique. Le 0 à 100 km/h en moins de 7,0 sec ne fait aucun doute, et on se retrouve vite à un rythme prohibitif. Si la montée en régime demeure assez linéaire, elle est énergique et puissante. Bref en ligne droite, c’est efficace.
Malheureusement, alors que la douceur des commandes s’avère très appréciable à faible allure, au cœur du trafic, ce manque de consistance de la direction ainsi qu’un léger déficit de grip disponible peinent à donner le sentiment d’être au volant d’une sportive pure et dure. La direction se montre certes précise et renvoie une belle quantité d’informations. Puis notre brève prise en main sur des routes parfois encombrées a peut-être manqué de faire monter les gommes à bonne température. Mais en conduite sportive, la R présente un caractère général qu’on imagine bien moins aiguisé qu’il pourrait l’être.
Une fois accoutumé à la direction légère, on découvre toutefois un équilibre sain, un train arrière qui s’autorise quelques glissades sans se montrer piégeux, et une voiture au volant de laquelle on peut finalement s’amuser. Ça pousse, la sonorité de l’échappement vous encourage, on place le train avant (qui manque toutefois d’un peu de grip) et ajuste les gaz avec précision… Avec une direction plus consistante et un autobloquant, le résultat serait certainement meilleur, mais la Cabrio R se sort de la plupart des situations routières avec aisance, quel que soit le rythme imposé par son pilote. Une belle polyvalence en somme, qui plus est avec son toit désormais coulissant, qui en fait une sportive soft mais capable et agréable. Il ne s’agit pas de la plus rigoureuse ni de la plus joueuse ou enivrante des bombinettes, mais elle implique suffisamment son pilote pour ne pas le décevoir. Il ne s’agit simplement pas d’un outil conçu pour les sorties circuit. De plus, son manque patent de radicalité lui donne sans surprise l’avantage sur des Clio châssis Cup ou Mini JCW en termes d’amortissement lorsqu’on en vient à attaquer sur chaussée dégradée.
Par ailleurs, cette Cabrio Racing ne présente pas de manque de rigidité structurelle grâce à la préservation des montants de pavillon. Des montants toutefois très épais qui permettent plus aux passagers arrière qu’à ceux avant de profiter du ciel bleu. Puis, on retrouve ici les défauts de la DS3 Cabrio, à savoir un GPS illisible sous certains angles si le soleil se reflète sur la console centrale, une visibilité arrière nulle lorsque la toile est totalement repliée, ou un coffre très peu accessible.
Sur le seul plan dynamique, la Cabrio R fait donc preuve d’un bel équilibre et de performances plus qu’honorables. Elle est donc une agréable monture, mais aussi une petite menteuse. Son patronyme, Cabrio Racing frôle la publicité mensongère par deux fois. Car il ne s’agit ni d’un véritable cabriolet, ni d’une sportive radicale. On la définirait plus volontiers de performante petite GT découvrable.
Face à la concurrence
Néanmoins, le plus décoiffant avec cette charmante Citroën pourrait bien être son tarif : 34 990 € pour une DS3, même de 207 ch, c’est cher. Certes, elle n’est pour le moment limitée qu’à une centaine d’exemplaires, mais on peut à ce prix s’offrir des sportives autrement plus puissantes, performantes ou aiguisées. Et faire glisser la toile pour laisser votre scalp prendre l’air ne fera pas s’envoler une telle différence de prix avec une Fiesta ST (24 200 €), non découvrable mais presque aussi performante et plus sportive, ou même avec une Abarth 595C Competizione moins puissante mais tout aussi fashion (25 650 €).
Du reste
Si l’on souhaite absolument rouler en DS3 Cabrio au quotidien, un modèle THP 155 offre déjà d’excellentes performances et une belle polyvalence pour un tarif bien plus doux. On perd certes en perfs pures ou en sportivité, mais on conserve des commandes ou un moteur souples et réactifs, la possibilité de personnaliser le look de l’auto, le tout avec un esprit de petite GT dynamique toujours présent, et pour 10 000 € de moins…
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