2,42 milliards d'euros, c'est le résultat opérationnel de Michelin, en augmentation de 25 % par rapport à 2011. Autre chiffre excellent, la marge opérationnelle augmente de 2 points pour s'établir à 11,3 %. De très bons chiffres alors que la firme de Clermont-Ferrand a vendu 6,4% de pneumatiques en moins du fait d'une demande atone en particulier au cours du second semestre.
Alors quelle est la recette de Bibendum pour résister à la crise ? C'est tout simple : alors que l'Europe voit ses ventes automobiles baisser, ce qui entraîne évidemment une moindre demande pour les pneumatiques, Michelin continue de s'installer sur les marchés en hausse et en proposant des produits adaptés à ces parties du monde.
Par exemple c'est l'ouverture en février d'une usine de pneumatiques pour camionnettes au Brésil. Elle a ouvert en septembre dernier, une usine de pneumatiques pour poids lourds à Shenyang en Chine. Michelin fait aussi un tabac avec ses pneus spécialisés, elle vend de plus en plus d'énormes pneumatiques pour les camions utilisés par le secteur minier en pleine forme, de même que des pneus pour Boeing et Airbus. Les 2 firmes ont chacune 5 000 avions dans leurs carnets de commande !
La marque de Clermont-Ferrand, toujours dirigée avec la même discrétion par Jean-Dominique Senard qui a pris le relais de Michel Rollier en mai dernier, est bien une marque française mais dont le marché est le monde entier. Tout ce que n'ont pas su faire PSA et Renault absents par exemple des États-Unis qui commencent seulement à entrevoir des possibilités de développement en Chine.
L'année 2013 verra pour Michelin un programme de 2 milliards d'euros d'investissement « qui serviront d'ambition de Michelin avec la mise en place de capacités de production dans les zones de croissance » explique le communiqué officiel.
La marque va donc continuer sa politique du « Zambèze plutôt que la Corrèze ». Le n°1 mondial du pneumatique compte pour cette année sur des volumes stables, les nouveaux marchés en croissance compensant les marchés incertains des pays matures. Une phrase qui n'a pas plu du tout à la Bourse de Paris puisque Michelin a perdu 4 % dans la journée d'hier mais on sait que la Bourse veut toujours plus et plus vite, nous attendons avec crainte et curiosité la réaction des mêmes milieux boursiers quand PSA Peugeot Citroën annoncera demain des pertes catastrophiques que certains chiffrent déjà à 6 milliards d'euros.