Argent : le pouvoir d’achat des Français a baissé pour la première fois depuis 1984

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Par Laure De Charette Modifié le 28 mars 2013 à 6h07

Qui dit plus d'impôts dit moins d'argent frais à dépenser à la fin du mois. Et qui dit chômage, salaires en berne et beaucoup plus d'impôts dit quoi... ? Pour la première fois depuis 1984, il y a près de trente ans donc, le pouvoir d'achat des Français a baissé en moyenne de 0,4% en 2012, selon l'Insee. En 2011, malgré la crise qui frappait déjà durement le pays, il avait pourtant progressé de 0,5%.

Les raisons de cette baisse sont multiples : le chômage augmente et frôle des records jamais atteints, les salaires augmentent peu (+2,1% tout de même en 2012, mais à peine plus que l'inflation de 1,7%). Mais surtout, les impôts ont fortement augmenté : + 10 % en 2012, après + 6,6 % en 2011. Or d'après l'étude, c'est cette hausse qui est la grande responsable du trou creusé dans le porte-monnaie des Français. Désormais, les ménages français paient en moyenne plus de 41% d'impôts sur le revenu.

Ainsi les quelques largesses accordées par le nouveau Président de la République à son arrivée à l'Elysée, comme la prime de rentrée scolaire ou la baisse temporaire du prix de l'essence, n'ont pas réussi à compenser les mesures fiscales prises par son administration, comme la fin de la défiscalisation des heures supplémentaires et la nouvelle tranche d'imposition à 45 % applicable au-delà de 150 000 € de revenus. Sans oublier toutes les mesures prises in extremis par le gouvernement de François Fillon avant son départ, dont le gel du barème de l'impôt sur le revenu et le rabotage de certaines niches fiscales. Joli cadeau de départ !

Dès lors, pour continuer à consommer –la consommation a stagné à 2012, à -0,1%-, les ménages ont pioché dans leurs économies. On le sait car le taux d'épargne a baissé (de 16,2 % en début d'année à 15,6 % en fin d'année).

Les Français vont-ils retrouver leur pouvoir d'achat cette année ? Rien n'est moins sûr. Car les hausses d'impôts vont continuer -20 milliards d'euros dont la moitié à la charge des ménages, l'autre moitié étant impactée aux entreprises- et le gouvernement a prévu de réaliser 10 milliards d'euros d'économies, notamment en baissant les prestations sociales. Plus d'argent ponctionné, moins d'aides versées... le calcul à la fin du mois est simple à faire ! La réduction du déficit public, vitale pour l'économie française à moyen et long terme, ne se fera pas sans douleur.

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Journaliste depuis 2005, Laure de Charette a d'abord travaillé cinq ans au service France du quotidien 20 Minutes à Paris, tout en écrivant pour Economie Matin, déjà. Elle est ensuite partie vivre à Singapour en 2010, où elle était notamment correspondante du Nouvel Economiste et où elle couvrait l'actualité politique, économique, sociale -et même touristique !- de l'Asie. Depuis mi-2014, elle vit et travaille à Bratislava, en Slovaquie, d'où elle couvre l'actualité autrichienne et slovaque pour Ouest France et La Libre Belgique. Elle est aussi l'auteur de plusieurs livres, dont "Chine-Les nouveaux milliardaires rouges" (février 2013, Ed. L'Archipel) et "Gotha City-Enquête sur le pouvoir discret des aristos" (2010, Ed. du Moment). Elle a, à nouveau, rejoint l'équipe d'Economie Matin en 2012.