Voyage de VRP pour François Hollande. Le président français est arrivé en Inde, jeudi 14 février, pour deux jours de rencontres et de négociations autour de la vente de 126 avions de chasse Rafale et d’une centrale nucléaire. Deux contrats en cours de finalisation qui pourraient bien être signés aujourd’hui.
Le président français est arrivé à New Delhi, jeudi 14 février, pour une visite de 48 heures. Pour ce premier voyage officiel en Inde, l’économie sera sans aucun doute au cœur des négociations et pour l’aider dans cette tâche, François Hollande s’est entouré d’une importante délégation d’une soixantaine de chefs d’entreprise et de cinq ministres parmi lesquels Laurent Fabius aux Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian à la Défense et Nicole Bricq au Commerce extérieur.
12 milliards d’euros pour 126 Rafale
Tout ce monde sera chargé de mettre tout en œuvre pour convaincre l’Inde de finaliser deux juteux contrats, en cours de finalisation et portant sur la vente de 126 Rafale et d’une centrale nucléaire. Le premier contrat se chiffre à 12 milliards d’euros et après l’échec de la vente de 60 avions de chasse aux Emirats Arabe Unis ainsi que la décision brésilienne de reporter encore une fois sa commande, l’Inde pourrait bien devenir le premier client français pour la vente de Rafale.
Un premier contrat pour la mi-2013
Mais les choses sont loin d’être gagnées et le président français se trouvera en face d’une délégation commerciale indienne qui n’est pas forcément prête à accélérer ce processus. Il est désormais certain que rien ne sera signé durant ces 48 heures. Au mieux, la vente des Rafale pourrait être effective à la mi-2013. Car l’Inde a également ses contraintes internes et ces deux commandes, chez Areva et Dassault, ne sont pas à l’ordre du jour.
La répartition des tâches au cœur de la vente
Côté Rafale, les discussions ne devraient pas aboutir durant ces deux jours et les négociations concernant la répartition des tâches entre Français et Indiens, durant la construction des avions, n’est pas encore clairement établie. D’autre part, le contexte budgétaire indien n’est plus favorable. En effet, le ministère des Finances a réalisé de nombreuses coupes dans les crédits et s’il n’est pas question d’annuler une quelconque commande, une signature aujourd’hui n’est pas non plus envisageable.
Le contexte budgétaire indien n’est plus favorable
Quant à la centrale nucléaire française, celle-ci se heurtera à la résistance des Indiens. Comme pour les Rafale, ces derniers aimeraient que les constructeurs indiens jouent un rôle de premier plan dans la construction, une telle configuration réduirait donc largement les coûts de vente. C’est sans compter le contexte environnemental indien. Actuellement, une centrale nucléaire russe, installée au sud-est du pays, n’a toujours pas pu être mise en route en raison de la mobilisation des militants anti-nucléaires. Pour François Hollande et sa délégation, pas de fausse joie durant ce voyage, de simples discussions préliminaires.